Dans sa prise de parole, Dr Ibrahima Sory Diallo a présenté son institut, parlé de son rôle, avant de dresser le bilan de l’année 2022 avec des statistiques.
» L’institut de nutrition et de Santé pour Enfants ( INSE) est un institut qui a eu sa première pierre posée en 1986. En 1989, le service a commencé à fonctionner. C’est un service qui est chargé de la prise en charge des nouveau-nés et des nourrissons malnutris avec des complications. Donc, ce service offre aussi la formation aux prestataires, aux étudiants en formation initiale et en formation continue et aux médecins qui souhaiteraient faire des recherches ou travailler sur leurs thèses au niveau de notre institution », a-t-il dit à l’entame de son intervention.
Depuis sa création, l’institut de nutrition et de Santé pour Enfants continue de jouer son rôle, celui de la prise en charge des nouveaux-né avec des complications et des nourrissons. Il est devenu la porte d’entrée de plusieurs maternités, mais essentiellement celle de l’hôpital Donka qui transmet un nombre important de bébés en situation difficile.
» Étant un service de référence terrienne, nous n’avons pas de maternité concernant les nouveau-nés. Mais, nous recevons les nouveaux-nés avec les complications venant des autres maternités. Celle de Donka était la maternité qui nous provoque beaucoup de cas. Parce qu’on était proche. Dans cette maternité, il n’y a pas de néonatologie, c’est uniquement dans notre service qu’on peut trouver des spécialistes pour ça… Figurez-vous bien, avant la fermeture de Donka, on a reçu au moins plus de 10.000 nouveaux-nés provenant de cette maternité pendant les 3 ans avant la fermeture pour rénovation. Aussi, d’autres nouveau-nés proviennent des périphéries du grand Conakry et dans les maternités de CMC. Tout nouveau-né qui a des problèmes doit être référé dans notre structure de santé pour la prise en charge « , a-t-il laissé entendre.
Concernant les statistiques, le Dr Ibrahima Sory Diallo dira qu’en 2022, » on a pu recevoir en néonatologie plus de 4.600 nouveaux-nés dont 800 prématurés. C’est une consultation qui est très fréquente parce que, la prise en charge de ces enfants problèmes, il faut absolument une compétence. Parmi ces 4.600 nouveaux-nés, il y a eu au moins 230 nouveaux nés qui sont décédés; il y a eu aussi des dépôts de corps. C’est-à-dire des nouveau-nés qui, pendant le transfert, n’ont pas survécu. Quand ils viennent, nous constatons qu’ils sont décédés.
En nutrition, on a une capacité de 60 malades par mois. Donc, on a reçu ici à peu près 720 malades en nourrissons. Là, il y a eu moins de décès. Il y a eu 120 nourrissons à peu près qui sont décédés en 2022. Ce sont des nourrissons qui viennent avec des complications de tuberculose, de VIH/SIDA, du paludisme ou parfois une diarrhée profonde qui ne s’arrête pas. Malgré l’alimentation adéquate qu’on doit donner, ces enfants-là parfois n’arrivent pas à survivre », a-t-il martelé.
Et de conclure, il a énuméré les difficultés que sa direction rencontre. Notamment le manque de moyen de transport, mais aussi d’un environnement de travail adéquat.
« Les principales difficultés que nous rencontrons, c’est l’arrivée tardive des malades. Ils n’ont pas de moyens de transport, ils utilisent leurs moyens domestiques, c’est-à-dire les taxi-motos, les véhicules personnels, alors qu’une urgence qui quitte une structure pour une autre, il faut une ambulance pour que ça soit rapide. C’est pourquoi, je vous dit que le taux de dépôts des corps est élevé. Parce que les parents qui amènent ces enfants croyant qu’ils sont en vie, arrivent alors que ces enfants sont décédés. C’est un système qu’il faut améliorer. Il faut qu’il y ait des ambulances médicalisées au niveau des structures de santé pour permettre de transférer ces nourrissons malades, ces nouveaux -nés malades dans nos structures de santé.
Pour la rénovation de l’INSE, depuis 2018, les plans sont disponibles… Par des blocages parfois administratifs, on arrive pas au bout du tunnel . Nous sommes à la 4ème année depuis qu’on nous a promis qu’on va renouveler ici. Mais, nous, on se bat avec nos maigres moyens. Mais, malheureusement nous voyons aujourd’hui Donka qui est très relisant et, nous, nous sommes en train de rester toujours dans l’ancien, ça nous fait vraiment mal. Nous lançons un appel au gouvernement et aux partenaires de nous aider nous aussi pour que la rénovation de l’INSE puisse vraiment avoir lieu, et qu’on puisse avoir des conditions adéquates dans le travail pour sauver beaucoup de nouveaux-nés et la malnutrition », a-t-il lancé.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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