Au-delà d’une fête, ce 8 mars reste tout de même une occasion pour passer en revue les images de la femme dans la société guinéenne ; l’image de cet être infatigable qui en milieu rural laboure la terre quotidiennement aux mains nues, sans se lasser ; une pensée pour toutes ces mères, ces épouses qui avant l’aube brisent le sommeil pour approvisionner les marchés. Ces braves marchandes ambulantes ou sédentaires qui sous un soleil de plomb et des pluies torrentielles se débrouillent pour subvenir aux besoins de leurs enfants ; et par ricochet pour éviter la honte à leurs époux.
Rappelons-nous encore de toutes ces jeunes dames meurtries, malheureuses dans leurs foyers par l’abandon et le mépris d’hommes irresponsables. À toutes ces femmes martyrisées dont notre société regarde mal parce qu’elles ont divorcé, parce qu’elles peinent à avoir un mari ou qu’elles ont des difficultés à donner naissance. À toutes ces femmes dont on culpabilise comme si elles étaient les seules fautives et en définitive responsables de leurs sors.
Pensons un moment, à toutes ces jeunes filles, ces sœurs violées, violentées, battues, abattues et laisser pour compte sans défense sans protection étatique et sans la moindre assistance sociale.
Pensons à toutes ces filles sommées de quitter les bancs de l’école pour vivre par contrainte auprès d’un homme qu’elles n’ont jamais choisi ; pensons à toutes ces femmes persécuter, harceler et menacer dans le monde socioprofessionnel parce qu’elles sont en quête d’emplois ou qu’elles veulent conserver leur travail.
Bref : tout ceci prouve à suffisance que les conditions de la femme demeurent encore pénibles en Guinée ; bien qu’il y ait eu des avancées de 1958 à aujourd’hui.
Ainsi, améliorer le statut social des femmes ne doit pas qu’être un idéal de vie. Mais Plutôt une exigence sociétale pour le progrès de notre pays. À cet effet, les gouvernants, les acteurs politiques et sociaux doivent s’investir pleinement pour changer la situation de la gente féminine à travers :
– la facilitation à l’accès aux crédits pour les mutualités féminines.
– des soutiens techniques accrus aux groupements des femmes ou coopératives évoluant dans le secteur agricole et informel.
– la vulgarisation et la sensibilisation pour le respect des droits des femmes sur toute l’étendue du territoire national.
– encourager l’instruction de la jeune fille en zone rurale par la distribution gratuite de fournitures scolaires.
– Favoriser l’intégration des femmes dans les instances de prise de décisions en instaurant des lois sur la parité dans certaines institutions.
Enfin, Une femme protégée, éduquée, instruite, émancipée et épanouie est la base d’une société juste, paisible, heureuse dans laquelle régnera longtemps l’amour et le bonheur.
Bonne fête à toutes les femmes du monde.
Ibrahima M’Bemba Bah Directeur chargé de la communication du Bloc LIBÉRAL. Analyste et consultant politique.