Pour éviter la corruption et les mauvaises pratiques lors des examens nationaux, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a fait jurer sur le coran et la bible, les cadres impliqués dans ce processus. Un acte certes nouveau, mais qui ne passe pas sans commentaire chez les acteurs éducatifs.
Rencontré ce jeudi, 26 Mai, Salifou Camara, secrétaire général de la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Education (FSPE), se dit être surpris de cet acte. Pour lui, les textes de loi ne sont pas respectés. Et, dit-il, cela démontre la malhonnêteté de l’enseignant guinéen.
»Nous sommes surpris que pendant le processus des examens nationaux, on laisse les textes de lois, on laisse le règlement intérieur et qu’on mette la main des cadres sur le coran où la bible pour faire jurer les surveillants.
Avant d’être syndicaliste, on est né croyant. Et, les deux livres sont sacrés. Ce sont eux (Coran et Bible) qui résolvent la plupart des problèmes du monde. Si on se permet de blaguer avec ces livres à cause de 370.000fg, on se demande réellement qu’est-ce qui ne va pas? Nous n’apprécions pas cet acte du tout parce qu’il y a la loi qui est là, celui qui faillit peut-être puni. Alors, si on part jusqu’à mettre la main sur le coran, cela veut dire que la loi est écartée parce que ça ne vaut pas le coup. Si on a peur d’appliquer la loi et mettre les gens en mal avec leurs créateurs, on se pose la question où nous allons. Cela prouve aux yeux du monde que l’enseignant guinéen est malhonnête », dit-il.
Dans le même ordre d’idées, l’enseignant, droit dans ses bottes, dira que c’est une faute qui est grave pour la nation en se référant aux conséquences.
»Si nous étions associés aux préparatifs des examens nationaux, on allait suggérer au ministre de retirer cette méthode. Je pense que l’erreur s’est glissée; on peut même dire que c’est une faute qui est extrêmement grave et ce n’est pas bon pour la nation.
Il faut penser aux conséquences, elles sont énormes pour la vie de la nation. Nous ne sommes pas dans cet esprit, c’est trop fort pour les enseignants parce que nous sommes des misérables… », a-t-il indiqué.
Sur la question des préparatifs de ces examens, aucune structure syndicale n’a été associée; chose qui ne choque pas la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Éducation. A entendre leur secrétaire général, cela est dû aux »mauvais » comportements de certains syndicats.
»Vous savez, la lutte syndicale est une lutte continuelle et noble. Et, lorsqu’ un groupe de syndicat lutte pour une cause bien déterminée et un autre groupe qui marche dans les bureaux pour prendre de l’argent dans les mains du patron, je pense que le syndicat ne serait pas respecté. Il faut que toutes les structures syndicales s’unissent et que nous visons l’objectif et que nous partons véritablement pour la cause des enseignants. Si cela est fait à l’unanimité, je pense que le syndicat ne sera exclu dans aucune activité du MEPU-A. Mais, malgré tout, notre souci est qu’il ait un examen crédible et de bon résultat », a-t-il conclu.
Mamadama Camara et Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.net
624722815