Cela fait bientôt deux semaines que personne ne sait où se trouvent les activistes Foniké Menguè, Billo Bah et Mohamed Cissé, récemment impliqués dans un mouvement contre la fermeture des médias et la vie chère, entre autres.
Le parquet général de la cour d’appel de Conakry a ajouté à l’inquiétude générale après la publication de son communiqué se déchargeant de l’arrestation de ces jeunes activistes.
Dans une récente lettre publiée dans la presse, l’homme politique Aliou Bah, président du MoDeL, s’est adressé particulièrement au Conseil National de la Transition, qu’il critique pour son silence.
« En ma qualité de Président du Mouvement Démocratique et Libéral (MoDeL), je vous adresse cette lettre ouverte afin de partager notre vive préoccupation et notre profonde inquiétude face à la montée des actes de kidnapping qui secouent actuellement notre pays. Ces actes criminels constituent une menace directe pour la sécurité et la liberté des citoyens guinéens, et nous interpellent tous quant à la nécessité de réaffirmer et de renforcer le respect des droits et libertés individuels.
Parmi les nombreux cas de kidnapping signalés, ceux des leaders du FNDC Oumar Sylla « Foniké Mengué » et Billo Bah ont particulièrement retenu notre attention et suscité une grande émotion au sein de la population. Ces enlèvements, en plus d’être des drames humains pour les familles des victimes, symbolisent une dérive inacceptable qui met en danger la paix sociale et la stabilité nationale.
Les informations récentes émanant du parquet général près de la cour d’appel de Conakry sont particulièrement préoccupantes. En effet, le parquet a déclaré ne rien savoir concernant les cas d’enlèvements et de séquestrations de Foniké Mengué et de Billo Bah, dont personne n’a de nouvelles depuis le 9 juillet 2024. Cette déclaration, au-delà de la consternation qu’elle provoque, soulève de sérieux questionnements quant à la capacité de nos institutions à assurer la sécurité et la protection des citoyens guinéens. Comment est-il possible que de tels actes puissent se produire sans que les autorités judiciaires en soient informées ou ne prennent les mesures adéquates pour y remédier ?
Nous demandons instamment au Conseil National de la Transition de prendre des mesures urgentes et concrètes pour élucider les circonstances entourant les enlèvements de Foniké Mengué et de Billo Bah, et pour garantir leur libération immédiate et sans conditions. Il est impératif que des enquêtes rigoureuses, transparentes et impartiales soient menées pour identifier, arrêter et traduire en justice les auteurs de ces actes criminels. En outre, des mesures préventives efficaces doivent être mises en place pour éviter que de tels événements ne se reproduisent à l’avenir.
Le silence ou l’inaction face à ces violations graves des droits humains serait une trahison des idéaux et des aspirations de notre peuple. Le MoDeL tient à rappeler au CNT, en tant qu’organe législatif de la transition, l’importance cruciale de réaffirmer publiquement son engagement en faveur du respect des droits humains et des libertés fondamentales. La protection des citoyens et la promotion de la justice doivent demeurer des priorités absolues pour le Conseil National de la Transition… », peut-on lire dans sa lettre adressée au CNT et à son président, dont nous avons exploité un extrait.
Fodé Camara pour avenirguinee.org