Après avoir effectué 15 visites entre mars 2023 et juin 2024 dans 13 établissements pénitentiaires du pays, dont huit maisons centrales, plus peuplées, et à travers des échanges avec des autorités judiciaires, pénitentiaires et des cadres du département de la Justice et des Droits de l’Homme, le représentant du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) en Guinée a publié, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi à Conakry, le rapport sur la situation des enfants en conflit avec la loi en milieu carcéral en Guinée. Le message principal des enfants détenus est de « Ne nous oubliez pas ».
Dans sa présentation, M. Aimé Kakolo N’tumba, représentant du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, a expliqué les statistiques de manière globale. « En ce qui concerne les statistiques, je voudrais d’abord souligner les conditions physiques de détention, qui sont principalement marquées par la surpopulation. En mars 2022, nous avions 4 900 détenus. En septembre 2023, ce nombre est monté à 5 517, dont 274 mineurs : 211 prévenus garçons et 63 condamnés. Parmi les 274 mineurs détenus, il y avait 13 filles, dont 9 prévenues et 4 condamnées. En juin 2024, la surpopulation carcérale a encore augmenté, atteignant 5 839 détenus, soit une augmentation de 322 personnes. Depuis septembre 2023, parmi ces détenus, il y a au moins 218 mineurs, dont 21 condamnés, et 10 filles, dont 9 prévenues et 1 condamnée. Malgré cette tendance à la hausse, nous avons observé une réduction de 56 détenus mineurs en juin grâce à des plaidoyers visant à améliorer la situation des enfants. Certaines autorités judiciaires ont pris en compte cet aspect dans les différentes juridictions, ce qui a permis cette réduction. »
Il a également souligné d’autres problèmes majeurs : « Il y a des problèmes d’accès à une alimentation adéquate et à l’eau potable, d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à la formation professionnelle pour ces enfants en conflit avec la loi, ainsi que des conditions d’hygiène déplorables. »
Poursuivant, M. N’tumba a indiqué que son institution avait formulé des recommandations aux autorités : « Nous sommes déjà en discussion avec le gouvernement, à travers le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, pour examiner comment nos recommandations, qui figurent dans le rapport, pourront être prises en compte. Depuis février de cette année, nous avons déployé pendant un mois des experts en matière pénitentiaire pour accompagner le gouvernement sur certains aspects relatifs à la question administrative. »
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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