Alors que beaucoup de responsables des partis politiques en Guinée se donnent des coups pour empêcher le CNRD de se maintenir au pouvoir, le président du parti Alliance pour le Renouveau et le Progrès (ARP) travaille discrètement dans l’ombre pour engranger le maximum de voix, voire remporter les futures échéances élections (communales, communautaires, législatives mais aussi présidentielles) en Guinée après la transition. C’est une annonce qui a été faite ce vendredi lors d’une interview exclusive accordée à notre rédaction par le président de cette formation politique, M. Mohamed Nabé.
A l’entame de ses propos, le jeune intellectuel avec un parcours impressionnant est revenu sur la visite du président général Mamadi Doumbouya au Rwanda.
» Je pense que c’est toujours une bonne chose pour l’intégration africaine. Il est aussi important de rendre la monnaie quand il le faut. Il vous souviendra que le président rwandais était venu en Guinée il y a peu de temps. D’ailleurs, le grand pont de Kagbelen porte son nom.
Il convient également de signaler que le président rwandais est une référence aujourd’hui en termes de bonne gouvernance économique. Il a incontestablement fait des prouesses dans ce sens, qui a apporté la prospérité à son peuple. Donc, je pense toujours que c’est une bonne chose d’aller s’inspirer des bonnes pratiques d’ailleurs pour pouvoir venir répliquer en tenant compte du contexte guinéen chez nous. Et, dans ce cadre-là, je pense qu’à l’ARP, nous saluons ce voyage et je pense que le président va ramener un très bon résultat de ce voyage « .
Posant la question de savoir ce que cette visite va apporter à la Guinée, il dira: » Nous sommes convaincus que ce voyage va inspirer notre président. Il va aller voir un pays aujourd’hui qui a connu la guerre il y a une trentaine d’années. De la guerre, ce pays là aujourd’hui connaît une certaine prospérité économique, je pense que ça va inspirer notre président, ça va le galvaniser dans la voie qu’il veut suivre qui est la refondation surtout économique de notre pays « , précise-t-il.
Concernant les attentes et les retombées, il dira que les échanges vont lui permettre que ça soit une sorte de voyage d’étude pour essayer de savoir quelles sont les bonnes pratiques et quelle est la voie qu’ils ont suivie pour quitter d’un pays qui a connu la guerre civile, à un pays qui connaît aujourd’hui la prospérité en Afrique « .
Parlant du redécoupage administratif de communes urbaines et rurales qui vient d’être voté au CNT, notre interlocuteur pense que c’est une bonne chose pour son parti .
» À l’ARP, nous voulons d’abord adresser nos félicitations à nos autorités du ministère de l’administration du territoire. Il faut reconnaître que ce projet-là n’est pas nouveau, ça se murmurait déjà depuis des années, voire même plus d’une décennie la nécessité du découpage des communes . Mais, je pense qu’il faut donner à César ce qui appartient à César. C’est à l’actif des autorités actuelles parce qu’elles ont eu le courage de le faire. Je pense qu’il faut saluer cette nouvelle loi de découpage. Car, Conakry comme vous le savez aujourd’hui connaît un certain boom démographique normalement selon le chiffre officiel nous sommes à 2 millions. Cependant, vous conviendrez avec moi que Conakry aujourd’hui, c’est au bas mot entre 4 à 5 millions d’âmes. Donc, je pense qu’il faut rapprocher les administrés aux administrateurs et le redécoupage administratif va répondre à ce besoin présent de faire en sorte que les administrateurs puissent être plus proches des personnes qui administrent. Donc, on ne peut que saluer cela. Et puis, ça permettra aussi de mettre en œuvre la politique de décentralisation que le pays est en train d’amorcer aujourd’hui . Les grandes villes aussi du pays, pas seulement Conakry, il faut procéder à un certain redécoupage pour pouvoir répondre effectivement de la nécessité du rapprochement aux administrateurs ».
Pour le président de l’ARP, il n’y a pas question. » De toutes les façons, moi j’ai donné le bénéfice du doute aux autorités actuelles. Ce qui se dit de façon officielle, nous allons nous en tenir à ça,… parce qu’aujourd’hui je pense qu’il fallait être le cheminement, la méthodologie qu’elles sont en train d’utiliser en privilégiant effectivement des remontées des listes à partir de la base je crois qu’il n’y a pas de problème en ce moment. Si c’est sont des autorités qui s’assoient dans les bureaux ici pour désigner des personnes, et je pense que ça c’est pouvait poser des problèmes. Mais, ils ont remonté les listes à partir de la base qui sont des communautés, qui s’assoient dans la grande majorité des personnes qu’ils veulent qu’ils administrent » dit-il.
Quant à la mise en place des délégations spéciales à la tête de ces communes, il ajoute : « il faut analyser sur le plan juridique. Est-ce que c’est légal ? Est-ce que c’est légitime ? La légalité je pense qu’il n’y a pas de question dans ce sens. La loi leur confère ce droit. Vous n’êtes pas sans savoir que les personnes aujourd’hui qui administrent les communes, leurs mandats sont terminés. Et, il est dit clairement que quand le mandat est fini, les autorités du ministère de l’administration du territoire donnent le pouvoir de les remplacer par les délégations spéciales pour pouvoir administrer ces communes là en attendant qu’on organise les élections. Mais puisque nous sommes dans un cas spécifique, d’une transition, les élections ne seront pas organisées du jour au lendemain, donc la mise en place des délégations spéciales ne peut être saluée parce que c’est légal « .
Concluant ses propos, Mohamed Nabé s’est exprimé sur l’état de santé du parti ARP qu’il dirige. » nous sommes en train de faire notre petit bonhomme du chemin. Comme vous le savez, nous sommes des hommes de terrain, je continue avec mes collègues responsables du parti à tous les niveaux à implanter le parti à l’intérieur du pays mais aussi à l’extérieur du pays. Comme vous le savez, moi je voyage beaucoup donc, nous continuons notre bonhomme du chemin. Je pense que l’ARP sera prêt pendant les élections présidentielles prochaines. Que ça soit communal au niveau communautaire et législatif mais aussi présidentielles après la transition « .
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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