Ce lundi 16 septembre, lors de la cérémonie de lancement d’une formation destinée aux responsables des écoles primaires publiques, le secrétaire général de la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Éducation (FSPE), Salif Camara, n’a pas mâché ses mots. Devant un parterre de 130 directeurs et directrices d’écoles primaires publiques, il a exprimé son mécontentement vis-à-vis des réformes jugées insuffisantes dans le secteur éducatif guinéen.
Dans son discours, Salif Camara a dénoncé l’absence d’un plan de carrière pour les enseignants, ce qui affecte directement la qualité de l’éducation en Guinée :
« Mon cœur vibre dans ma poitrine. Pourquoi ? Parce que nous devons nous battre ensemble pour obtenir un plan de carrière. En Guinée, le plan de carrière n’existe pas. On prend un enseignant en classe et on l’envoie directement dans un poste technique. Après, on le nomme dans des fonctions administratives et une fois qu’il n’est plus directeur communal de l’éducation (DCE), il devient un simple démarcheur dans les départements », a-t-il expliqué, déplorant cette situation.
Le secrétaire général a fait la comparaison avec d’autres pays où le parcours professionnel des enseignants est plus structuré. Selon lui, « ailleurs, après un poste de DCE, on devient inspecteur, puis on monte à l’inspection régionale de l’éducation (IRE), et même le ministre peut sortir de ce rang. Ce n’est pas le cas en Guinée, où le système est désorganisé. »
Outre le problème de la gestion des carrières, Salif Camara a également soulevé l’insuffisance des moyens financiers mis à disposition des établissements scolaires : « On demande aux écoles d’être assainies, de fabriquer des tables-bancs, et de gérer diverses autres dépenses, mais les subventions n’arrivent pas à la base. Nous nous battons pour changer cela. Nous sommes d’accord que l’école doit être gratuite, mais il faut mettre les moyens à disposition. »
Enfin, il a conclu en pointant les difficultés financières des cadres éducatifs, tels que les DCE, DPE et IRE, qui ne reçoivent parfois que 50 millions GNF par an, ce qui est largement insuffisant pour remplir leurs missions. « Comment pouvons-nous espérer des résultats alors que ceux qui doivent permettre de les obtenir manquent de tout ? », a-t-il interrogé. Ajoutant par la suite les difficultés des inspecteurs qui, faute de moyens, sont contraints de payer leurs propres déplacements et d’accepter des « cadeaux » des enseignants, compromettant ainsi la qualité de leurs inspections.
Ibrahima Sory Camara Pour avenirguinee.org
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