Dans la matinée de ce jeudi 14 juillet, plusieurs travailleurs des banques privées Ecobank et Afriland first bank ont pris d’assaut les rues de Kaloum pour manifester leur colère. A leur tête le syndicaliste Abdoulaye Sow, ils protestent contre ce qu’ils appellent de la mafia contre leurs banques.
Dans sa prise de parole devant les manifestants, le secrétaire général de la Fédération Syndicale des Banques et Assurances de Guinée (FASABAG), a largement relaté le fond de l’affaire qui oppose ces structures bancaires à deux clients.
« Il y a un client d’Ecobank, qui a bénéficié pour l’importation du riz, d’un crédit documentaire irrévocable et confirmé à sa demande, Ecobank a réalisé l’opération. Au débouchement de l’opération, le client n’avait pas la commission. Ecobank, qui doit respecter sa signature, a honoré ses engagements en payant la banque du fournisseur. Le client a été appelé pour lui dire : ‘’ tu n’as pas payer, comment tu vas nous payer ? Il a accepté les plans de remboursement, il a commencé à rembourser. Mais, à un moment donné de l’histoire, parce que c’est une mafia, c’est un clan, ce client est allé rentrer en contact avec ces spécialistes de jugements tordus. Ils sont allés à la première instance après à la cour d’appel. La première instance a dit qu’Ecobank a raison. A la cour d’appel, le jugement qui a été rendu dit qu’Ecobank a tort. Ecobank doit payer à ce client indélicat, à ce client qui a pris le crédit, 115 milliards fg. Est-ce que si Ecobank paie 115 milliards, elle ne va pas fermer ? Est-ce que nous allons l’accepter ? ‘’non’’.
Comme c’est une complicité, c’est une mafia, ils ont pris des huissiers de justice, ils ont produit une grosse exécutoire. Ces huissiers de justice sont venus ici inventorier tous les véhicules d’Ecobank pour que dans la rue, qu’on puisse faire descendre le directeur d’Ecobank et vendre le véhicule pourvu qu’ils aient leur argent. Après, ils vont s’attaquer aux matériels d’Ecobank. Pour faire cela, ils vont marcher sur nous », a-t-il relaté devant une foule acquise à sa cause.
En ce qui concerne Afriland first bank, qui est appelée à payer 17 milliards de francs guinéens, Abdoulaye Sow explique en ces termes : « C’est une marchandise importée par une société de la place, il y a une autre qui a voulu la marchandise qui n’avait pas d’argent. Pour le compte du client et en faveur de ce bénéficiaire, Afriland first bank a avalisé une dette de 9 milliards. Le client a donné en garantie sont immeuble à madina, il a versé, sous forme de provision 2 milliards. Au débouchement, il n’avait pas de complément. Qu’est-ce que la banque a fait ? La banque quand elle prend l’engagement, elle paie. Afriland first bank a payé 9 milliards au client. Il s’est retourné au débiteur pour lui demander comment il allait payer. Il a commencé à payer aussi. A un moment donné, Afriland first bank a haussé le ton pour lui dire ‘’ il faut me rembourser maintenant. Sinon, on va faire jouer la garantie, c’est-à-dire vendre l’immeuble qui est à madina’’. On a pris des experts pour évaluer l’immeuble. Le débiteur indélicat est allé voir son clan, ils ont fait le montage du dossier ; ils sont venus dire ‘’ sur le compte du client, le client s’appelle SAKA, le bénéficiaire s’appelle SOFICOM’’. On est venu regarder, l’expert a dit qu’il y a la garantie, il y a tout ça, mais il n’y a pas une ligne de crédit. Ils sont allés utiliser cela contre Afriland first bank. Le jugement a été rendu, une grosse a été émise, Afriland first bank est attaqué. Aujourd’hui, on a demandé à Afriland first bank de payer, au lieu de 7 milliards, 17 milliards ».
Ces travailleurs et syndicalistes de la FESABAG menacent de déclencher une grève générale et illimitée dans les prochains jours si les lignes ne bougent pas en faveur de leurs banques.
A suivre…
Fodé Camara