C’est cette drogue qui tue en ce moment en Guinée. Depuis plusieurs semaines, des jeunes décèdent après avoir consommé la ‘’Kusch’’, un produit dont l’acheminement dans le pays pose débat. Le sujet est au centre des discussions dans les grands milieux de Conakry.
Alertées, les autorités ont décidé de déclarer la ‘’Guerre’’ contre cette drogue qui s’implante progressivement dans le quotidien des jeunes guinéens.
Comment ce produit est-il acheminé en Guinée ? Où provient-il ? Qu’elle est la porte d’entrée sur le territoire national ? Par quel moyen ?
Pour trouver la réponse à ces interrogations, un reporter d’avenirguinee.org a sillonné ce mardi, 08 novembre, quelques ports de Conakry.
Au port de Boulbinet, c’est le vice-président de l’Union Nationale des Pêcheurs Artisans de Guinée (UNPAG) qui accepte de s’exprimer sur le sujet. Sèkhouba Conté a indiqué qu’effectivement, « comme vous l’avez appris, c’est un truc qui quitte de la Sierra Leone mais qui vient vers les îles de Loos. À savoir : Koromayah, Kassa, Mangué. Après, ce sont ces gens-là qui les prennent là-bas pour les faire traverser par le port de Boulbinet. Ils mettent dans les récipients que les femmes utilisent au marché », a-t-il révélé à l’entame de sa prise de parole.
Sur le danger de cette drogue, il a confié à notre rédaction que des victimes ont déjà été comptées dans ce port de pêche. De surcroît, ce sont principalement des jeunes-hommes.
« La drogue-là a tué au moins 11 personnes depuis son apparition, cela fait deux mois au port du Boulbinet. L’autre fois, ils ont fait passer un jeune ici dans une brouette, j’ai demandé, ces gens ont dit qu’il a pris la Kusch. 20 mn après, nous avons appris qu’il est décédé. Donc, elle est très, très dangereuse ».
Cette personnalité de ce port populaire de Boulbinet, a également révélé que : « ce sont des léonais qui quittent la Sierra Leone pratiquement, ce ne sont pas les guinéens qui envoient ; ces léonais amènent pour les guinéens. C’est le port de Boussoura qui est la porte d’entrée. Quand on débarque, c’est là-bas qu’ils ravitaillent maintenant les autres ports à travers les îles de Loos. Les femmes mettent dans leurs caoutchoucs pour mettre les poisons dessus jusqu’ici. Donc, quand tu les vois, tu ne peux pas comprendre qu’il y’a quelque chose de mauvais ».
Concluant son intervention, il a lancé un message en ces termes : « tout le monde doit être alerté maintenant, parce que c’est quelque chose qui n’est pas bon dans la société. Avec nos enfants, on doit faire très attention pour ne pas que ceux-ci tombent dans les filets. Parce que c’est un stupéfiant qui est très mauvais dans la société. Donc, on doit conseiller nos enfants pour que cette drogue-là soit éradiquée définitivement au pays ».
Après Boulbinet, notre équipe s’est rendue au port de pêche de Dixinn. Là-bas, le chef adjoint du port, Alseny Camara a fait remarquer que son port ne sert pas de lieu de débarquement. Par contre, il a confié que la vigilance est stricte dans sa zone de commande.
« Chez nous, c’est un port de pêche, pas un port du débarquement. C’est vrai que cette drogue est consommée ici mais, on ne fait pas le débarquement ici. Je sais quand même que les gens consomment ici et autres stupéfiants comme chanvre indien. Mais, pour le cas de la « Kusch », c’est le port de Boussoura qui ravitaille les autres. Ici, on n’a pas d’abord enregistré un cas de mort jusqu’au aujourd’hui. Donc, nous avons pris toutes les dispositions pour que cela ne soit pas ici ».
Il faut rappeler que la semaine dernière, une équipe des services spéciaux pour la lutte contre la drogue et le grand banditisme a fait une descente au port de Boussoura. Elle y a procédé à la saisie de plusieurs quantités de cette drogue.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguineee.org
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