Dans le cadre de la campagne rose d’action de mobilisation, de communication et de sensibilisation des femmes au dépistage des cancers, la « Fondation Solidarité Femme », a organisée mardi, 17 octobre, une journée de dépistage au centre Régional Francophone de Formation à la Prévention des Cancers Gynécologues de Donka (CERFFO-PCG).
Prévue du 17 au 20 octobre 2023 et d’ailleurs gratuite, cette première journée a démarré par une projection de sensibilisation sur les enjeux liés au cancer.
Prenant part à cette cérémonie, Mme Maimouna Yombouno, première vice-présidente du CNT, dit qu’elle n’est pas une simple invitée à cette initiative, que sa fondation organise depuis quelques années maintenant.
« Je ne suis pas qu’une simple invitée mais, je suis une actrice principale de cette initiative que la fondation solidarité femme organise depuis 2019. Et, cette année nous avons jugé nécessaire d’accompagner cette campagne à l’image de tout ce que je vois à travers les grands décideurs de ce pays comme le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya et Dr Dansa Kourouma, président du CNT qui s’impliquent réellement dans les actions citoyennes. Moi, en tant que militante des droits des femmes et aujourd’hui vice-présidente du conseil national de la transition, je suis convaincu que pour que la femme joue le rôle de la jeune fille jusqu’à la dame, elle traverse des périodes très importantes comme les questions de santé et d’éducation », a-t-elle dit d’entrée.
Poursuivant, « nous avons suivi des enseignements très intéressants avec le chef du centre où nous avons compris l’importance de cette initiative. Le dépistage c’est un moyen de prévention, donc ce mois est mis à profit pour tous les acteurs qui militent contre le cancer au féminin de se mobiliser, de communiquer, de sensibiliser et aussi mobiliser les fonds. Parce que l’enseignement que ces femmes ont tiré à travers cette sensibilisation, vraiment se passe sans commentaire. Elles ont compris que le dépistage est un moyen nécessaire pour repousser cette maladie silencieuse qui tue beaucoup de femmes dans l’anonymat », a déploré Mme Yombouno.
Avec un ton de mécontentement, la présidente de la fondation « solidarité femme » et deuxième autorité du parlement guinéen, s’est adressée au ministère de la santé en ces termes : « Depuis longtemps cette organisation organisatrice de ette journée de dépistage vient vers le ministère de la santé mais qui n’a pas bouger du tout, alors qu’ils ont au sein du ministère un programme de lutte contre le cancer. Et, aujourd’hui il est important que ce département s’implique dans ce projet pendant ce mois d’octobre appelé ‘octobre rose’ de faire bouger les lignes, d’accompagner les associations qui sont sur le terrain, d’accompagner les femmes dans la lutte qu’elles mènent pour le bien-être de la femme, c’est très important. On ne peut pas rester comme ça, parce qu’on se la question très souvent de savoir qu’est-ce que le ministère de la santé fait dans ce domaine, et aujourd’hui nous avons vraiment besoin des réponses par rapport aux questions que nous nous posons. C’est l’occasion pour moi de les interpeller et leur dire qu’il n’est pas trop tard de s’impliquer dans la lutte contre le cancer », a t-elle demandé.
Le cancer du col de l’utérus tue plus de femmes que tout autre cancer dans la région africaine et en Guinée. L’élimination de cette maladie est possible grâce à 3 étapes: Le dépistage, la vaccination contre le HPV et le traitement.
Pr Daniel Leno, formateur et chef du centre, après avoir rendu un vibrant hommage à ces maîtres qui lui ont permis d’être là où il est aujourd’hui, et qui ont beaucoup travaillé dans l’élimination du cancer en Guinée, à savoir Professeur Namory Keita et le professeur Koulibaly, a informé qu’ « Au plan mondial, le mois d’octobre est dénommé ´ octobre rose ´’ pour le dépistage des cancers notamment le cancer du sein. Et, le cancer du sein est une grande cause du décès des femmes, dans le monde il est le pemier cancer de la femme et dans nos régions il est le deuxième cancer après le cancer du col de l’utérus notamment en Guinée. Donc, c’est une opportunité aucours de ces jours d’organiser des campagnes de dépistage gratuits du cancer du sein couplé avec celui du cancer du col, qui est le premier cancer de la femme dans nos régions ».
Pour ce obstétricien, la sensibilisation pour autour de ce fléau est très importante .
« Nous sensibilisons parce que nous pensons que c’est une étape importante de sensibiliser nos populations de savoir qu’est-ce s’est le cancer du sein et du col; comment faire en sorte que les gens viennent au dépistage pour le cancer ne s’installe et cela est possible parce qu’il existe des méthodes de prévention pour qu’on arrive pas au cancer qui a un pronostic sombre », dit-il.
Selon professeur Leno, le cancer avant qu’il ne se manifeste peut faire plusieurs années dans le corps de la femme, le genre qui est d’ailleurs le plus exposé.
« Pour le cancer du col ce qu’on appel l’évolution naturelle, parce que c’est une maladie sexuellement transmissible qui est transmis à travers un virus qu’on appel le virus du papelum humain. Entre l’infection de par ce virus lors des rapports sexuels, il se produit entre 20 et 25 ans pour l’apparition du cancer, donc l’évolution est assez longue.
Pour le cancer du sein il y a des facteurs de risques qui augmente le risque d’avoir un cancer de sein chez un certain type de population. Le facteur de risque principal est faite d’être une femme. Les hommes ont le cancer du sein mais à 0,5 à 1% », informe le professeur.
Se prononçant sur les facteurs de risques de cette maladie qui prend de plus en plus de l’ampleur en Guinée, M. Leno dit que, « avoir le sexe féminin vous expose déjà au cancer. Le deuxième c’est le traitement hormono qui ne sont pas établis par des médecins; l’absence d’exercice physique, la mauvaise alimentation, l’obésité et l’alimentation riche en gras, tout cela sont des facteurs qui contribue à la provocation du cancer », a t-il martelé.
Dans la foulée, il dit qu’, « On ne peut pas lutter contre tous ces facteurs mais on peut lutter contre quelques uns en faisant l’activité physique régulière, assainir notre alimentation riche en fruits et en légumes et lutter contre l’obésité. Si on fait tout cela on peut être épargné du cancer de sein chez nos populations », a lancé Professeur Daniel Leno.
Kalidja Diallo, participante à cette première journée se dit très contente d’avoir pris part à cette sensibilisation de dépistage.
En ce qui concerne sa motivation pour prendre part à cette initiative, Mme Diallo: « j’ai vécue avec des personnes très proches qui ont eu le cancer et là j’en sais quelque chose, malheureusement qui ne sont plus dans ce monde ». Donc poursuit-elle, « Nous sommes très ravi de cette campagne. Parce que aujourd’hui le cancer du col de l’utérus et du sein est devenu une pandémie. Nous avons été très bien instruit sur cette maladie. C’est pourquoi je lance un appel à toutes les femmes de se faire dépister. Il ne faut que vous ayez peur, car quand vous êtes dépisté à temps on pourra vous soigner », a t-elle lancé.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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