Le débat sur la dissolution du FNDC est loin de connaître son épilogue. Acteurs de la société civile, activistes des droits de l’homme, citoyens et hommes politiques, chacun, en ce qui le concerne, y va de son commentaire.
A l’issue d’un long entretien qu’il a accordé mardi à la rédaction d’avenirguinee.org, au QG de son parti sis à la Camayenne, dans la commune de Dixinn, le leader de l’UDIR a abordé les sujets brûlants de l’actualité.
Sans langue de bois, Bouya Konaté a exprimé la lecture de sa formation politique sur la dissolution du FNDC par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.
Comme de nombreux leaders politiques, le candidat malheureux à la présidentielle dernière, a soutenu l’inexistence juridique de ce front devenu une sorte d’opposition aux autorités de la transition. Par conséquent, il a estimé que c’est une erreur pour le MATD de s’aventurer dans cette lancée.
« Juridiquement, ils disent aujourd’hui que le FNDC n’existe pas ; juridiquement, le FNDC n’a jamais existé. Ils vous ont toujours dit que c’est un conglomérat de différents organes de la société civile qui, avant le 05 septembre, se battait contre le troisième mandat », dit-il.
A en croire le natif de Yimbaya, en haute banlieue de Conakry, le CNRD devrait plutôt discuter avec cette organisation que de la dissoudre. Car, souligne-t-il, « c’est un état d’esprit ».
« Ils vous ont toujours dit que c’est un état d’esprit, ce sont des gens qui se reconnaissent dans ce combat. C’est comme quand tu dis aujourd’hui qu’on ferme les mosquées, tu crois que tu as arrêté l’islam, vous n’avez pas arrêté l’islam, les gens vont continuer à prier dans les quartiers parce qu’ils croient en Dieu et au prophète Mohammed (PSL). C’est une grosse erreur comme je l’ai toujours dit. Mieux vaut connaître ton interlocuteur qu’il ne soit dans la clandestinité »
Malgré sa dissolution, le FNDC reste droit dans ses bottes. La structure politico-sociale ne décolère pas contre le CNRD qu’elle accuse d’être à la base de l’arrestation de leur leader, mais aussi du refus d’un dialogue avec les acteurs politiques sur un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
De ce fait, le front appelle à une manifestation ce mercredi sur toute l’étendue du territoire nationale. Bouya Konaté tient pour responsable l’équipe du colonel Doumbouya de toutes les violences qui en découleront. Car, « le CNRD qui croit qu’à seul, il peut décider du sort de la Guinée »
« Le parti que je dirige, nous parlons d’une génération de progrès, nous sommes adeptes de la paix et de la non-violence. Mais, toute violence qui sera générée aujourd’hui en Guinée, je dirai qu’elle a été entretenue par le CNRD qui croit qu’à seul, il peut décider du sort de la Guinée. Et, Alpha Condé a fait la même chose, ils nous ont dit que c’est à cause de cela qu’ils ont fait le coup d’Etat ; s’ils reviennent reprendre la même chose, je dirai que c’est déjà une erreur ».
A 24h de sa manifestation, le FNDC a déposé des courriers d’information auprès des mairies de Conakry. Celles-ci, qui disent se reposer sur la décision administrative de dissolution de ce front, ont rejeté ces copies. Une attitude qui n’a pas dissuadé les organisateurs qui tiennent mordicus à descendre dans la rue pour exprimer leur colère.
A suivre…
Mohamed Cissé et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org