Guinéennes et Guinéens,
Mes chers compatriotes,
Le 2 octobre est une date historique pour notre nation. Faisant suite au choix courageux du vaillant peuple de Guinée le 28 septembre 1958, préférant la liberté, il est de notre coutume de célébrer chaque année cet anniversaire, qui marque la déclaration de notre indépendance et notre émancipation des mains de l’impérialisme.
Au-delà des festivités, nous devons mettre à profit cette occasion pour nous interroger sur le long parcours que nous avons emprunté, afin de faire le bilan de nos succès, obstacles, défis et échecs. Il est également crucial de dresser un état des lieux de l’année en cours.
Mes chers compatriotes,
Nous ne saurions parler de cette date historique sans rendre un vibrant hommage aux femmes et aux hommes qui se sont sacrifiés corps et âme pour rendre cette indépendance possible. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.
Depuis un peu plus de trois ans, notre nation traverse une transition militaire, qui avait suscité l’espoir chez certains, le doute chez d’autres, et la méfiance pour une troisième partie de nos concitoyens. Aujourd’hui, la majorité de la population se retrouve coincée dans une transition qui devient de plus en plus autoritaire : elle piétine les droits de l’homme, bafoue les libertés individuelles et collectives, étouffe les médias critiques, élimine toutes les voix discordantes et pousse des opposants à l’exil.
Mes chers compatriotes, alors même que nous venons de conclure un procès historique impliquant un ancien chef de junte pour avoir tenté de trahir ses engagements en 2008, nous assistons aujourd’hui à une situation similaire. L’homme du 5 septembre, qui a juré de ne pas répéter les erreurs du passé, entretient aujourd’hui le flou autour de sa probable candidature lors des élections censées marquer la fin de la transition. Cette ambiguïté est de nature à troubler l’ordre public et à semer la confusion parmi une population qui ne demande qu’à vivre en paix.
De plus, la création de mouvements de soutien par certains hauts cadres de l’État est une pratique répréhensible qui a toujours coûté cher à notre Trésor public. Mais ce qui est encore plus regrettable, c’est l’implication de certaines figures religieuses, censées dire la vérité en toute circonstance et en tout lieu, à qui que ce soit. J’ose espérer qu’elles prendront conscience de la gravité de leur rôle et se ressaisiront pour jouer pleinement leur part.
Mes chers compatriotes
Tout en espérant que le Général prendra la parole pour réitérer devant le peuple sa détermination à respecter ses engagements et sa parole de soldat du 5 septembre 2021, je souhaite à chacune et chacun d’entre vous une merveilleuse fête de l’indépendance.
Vive les militants et sympathisants de La Nouvelle Guinée !
Vive le vaillant peuple de Guinée !
Que le Tout-Puissant Allah bénisse la Guinée et les Guinéens !
Je vous remercie.