Depuis sa récente nomination, le nouveau Premier ministre, Amadou Oury Bah, affiche sa volonté de dialoguer avec la classe politique, dont il a fait partie pendant de nombreuses années. Son arrivée a suscité l’espoir d’une résolution de la crise et la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif. La question se pose désormais : réussira-t-il là où son prédécesseur, Bernard Goumou, a échoué ? Quelles sont ses chances de rassembler les acteurs politiques autour de la transition ? De nombreuses interrogations subsistent.
Au cours de la semaine dernière, le chef du gouvernement a adressé une lettre à l’ANAD, coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, avec qui il a été dans l’UFDG avant d’être exclu du parti. Cette lettre propose une rencontre initiale, et bien que la coalition n’ait pas rejeté l’invitation, les représentants de l’ANAD ont prévu d’écouter le Premier ministre sur ses objectifs et sa stratégie pour réunir les acteurs politiques.
Comment Bah Oury pourrait-il instaurer un cadre de dialogue efficace ?
Dans un pays où chaque coalition politique a des exigences difficiles à concilier, il est possible que des obstacles se dressent sur son chemin. Le RPG-ARC-Ciel réclame la libération de ses membres emprisonnés et confrontés à la justice, tandis que l’ANAD, dont le président est impliqué dans l’affaire Air Guinée, exige des garanties pour son retour. Ces questions judiciaires, complexes à résoudre, ont d’ailleurs contribué à l’échec du précédent Premier ministre.
Des observateurs politiques se montrent sceptiques quant à l’atteinte de cette mission par Bah Oury. Beaucoup d’entre eux s’accordent à dire que tout dépendra du CNRD, l’organe central d’orientation de la transition, dirigé par le général Mamadi Doumbouya.
Il reste à savoir jusqu’où ira le nouveau Premier ministre, qui se montre réceptif, sans omettre que les décisions sont prises au sommet.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org