Le 6 avril 2024 marquera deux ans depuis que Kassory et ses collègues sont emprisonnés à la Maison centrale. Cette situation suscite l’indignation des acteurs de la société civile et des acteurs politiques notamment le rpg-arc-ciel, l’ex parti au pouvoir.
Dans une interview accordée à notre rédaction ce lundi, Aloha Bayo de la MAOG a dénoncé cette situation, demandant par la suite les autorités de les libérer sans délai.
« Nous sommes catégoriques sur notre position. Si les autorités n’ont pas la capacité nécessaire de les juger, de faire en sorte qu’ils soient mis en liberté conditionnelle est également une mesure judiciaire. Donc à chaque fois que la justice a besoin de M. Kassory, il pourra venir répondre. Mais imaginez un père de famille et responsable d’une grande formation politique dans notre pays, on lui prive de sa liberté pendant deux ans sans aucun jugement, pour nous, c’est vraiment trop. C’est comme si c’était un règlement de compte ou une chasse aux sorcières », dit-il.
Et de poursuivre, « vous savez, la CRIEF a été créée, cela a suscité beaucoup d’espoir, mais nous nous rendons compte que c’était un instrument de règlement de comptes aux anciens dignitaires d’Alpha Condé. Sinon, au régime du CNRD, il y a eu des détournements, il y a eu la course à l’enrichissement illicite, des corruptions, mais qui s’en est inquiété ? Nous avons vu les membres de l’ancien gouvernement de Dr Bernard Goumou, on leur avait retiré leurs passeports mais ils les ont tous récupérés et chacun est libre d’aller où il veut, quel que soit le détournement qu’il a commis. Donc nous concluons aujourd’hui que la CRIEF, c’est vraiment un règlement de comptes et ça ne devrait pas être le cas. Alors pour nous, c’est un paradoxe et il faut rectifier le tir. Nous demandons sa libération sans délai, pure et simple, la libération de M. Kassory », lance-t-il.
Enfin, il a fait savoir que : « ce que nous vivons aujourd’hui est plus qu’une erreur du passé. Le 5 septembre a été une date qui a suscité beaucoup d’espoir chez le peuple de Guinée. Mais malheureusement, ce que nous vivons aujourd’hui est pire que la période avant le 5 septembre. Donc pour nous, c’est vraiment inquiétant parce que cela nous plonge dans la panoplie des crises interminables. Parce que la justice n’a pas été une boussole, elle n’a été qu’un vain mot », regrette-t-il.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org 621269981