Arrivées à la tête du pays le 05 septembre dernier, les autorités de la transition se montrent déterminées à traquer tous ceux et toutes celles qui ont détourné les deniers publics. D’où la création de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), une cour spéciale qui a déjà à son actif plusieurs dossiers devant être jugés. Et, elle a déjà inculpé et enfermé plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé.
S’exprimant sur cette démarche du CNRD ce mercredi sur les ondes de Kora FM, le leader de La Nouvelle Guinée (LaNG) a, d’entrée, rappelé : « Au début, on a levé le ton pour demander à ce qu’on mette de la forme. Vous savez, en matière juridique, la forme commande le fond. On ne veut pas que l’Etat perde dans un dossier », dit-il. Soulignant ensuite le fait qu’il est connu de tous que ces derniers temps, les biens publics ont été bradés.
« Nous sommes sûrs que l’argent est sorti dans les caisses de l’Etat et de façon illégale. D’ailleurs tout le monde le sait en Guinée. Il y a des gens qui ont été nommés alors qu’ils étaient dans ‘’chambre-salon’’, certains dans des villas louées mais, en moins de deux ans, ils se sont retrouvés avec des immeubles. Si vous comparez le salaire de la personne et sa réalisation, vous comprendrez que l’argent est sorti. Donc, cela prouve à suffisance qu’il y a eu détournement. Même s’il faut trouver des preuves. En comptabilité, ce n’est pas difficile de trouver les preuves parce que quand l’argent sort, ça va quelque part. Donc, il faut se battre pour rétablir les faits », indique le jeune politique.
En ce qui concerne l’emprisonnement des grandes figures de la politique guinéenne pour des faits de détournement de deniers publics, Mohamed Cissé estime qu’il ne faut pas mettre le titre politique et celui de gestionnaire des affaires publiques dans un même panier.
« Je veux que les gens dissocient la politique à la gestion des affaires de l’Etat. Que vous soyez un homme politique ou un fonctionnaire, si vous avez géré les biens de l’Etat, il est tout à fait normal de rendre les comptes. Ce n’est pas parce que vous êtes un leader politique que vous ne devez pas vous en rendre compte. Si vous ne voulez pas rendre compte au peuple de Guinée, il faut refuser de gérer les biens de l’Etat », conseille-t-il.
Plus loin, le patron de LaNG appelle à ce que les personnes qui seront reconnues coupables par la CRIEF, se voient retirer le droit d’exercer de la politique et de gérer les affaires de l’Etat.
« Quand Kassory et ses collègues ont été arrêtés et transportés à la maison centrale, au niveau de La Nouvelle Guinée, nous avons fait une déclaration pour dire qu’il faut que toutes ces personnes aient le droit de défense. Il faut leur permettre de se défendre convenablement. Qu’on leur donne la possibilité d’apporter toutes les preuves qui peuvent leur permettre d’être blanchis. Et, que l’Etat aussi apporte les preuves suffisantes. Tant que c’est comme ça, nous soutenons l’idée. Il ne faut pas qu’on s’acharne contre eux, nous ne voulons pas qu’il y ait des préjugés. Si on parvient à trouver leur culpabilité, nous voulons qu’on leur retire leur droit d’exercer la politique. Je ne veux citer aucun nom. Tous ceux qui sont détenus aujourd’hui n’ont jamais été présidents de la République ; si on bas de l’échelle il est prouvé qu’ils ont profané les deniers publics, je ne vois pas comment on peut leur permettre de devenir président dans ce pays. Le faire, ça va être dangereux pour l’économie du pays et pour la population guinéenne. Donc, je demande que tous ceux qui seront reconnus coupables, qu’ils n’exercent plus les fonctions administratives en Guinée, et qu’ils ne se retrouvent plus sur le terrain politique », a-t-il lancé.
Fran