Il y a de cela près de deux mois que l’activiste Oumar Sylla ‘’ Foniké Menguè’’ et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur général et responsable des opérations du FNDC, croupissent en prison. Ils sont accusés entre autres d’avoir bravé l’interdiction de manifestation par les autorités de la transition.
Dans le milieu politique, la colère se fait sentir. Des leaders d’opinion dénoncent cette détention prolongée. Francis Haba, président du parti UGDD, responsable au sein de la coalition politique ANAD, estime que ‘’ ce sont des arrestations arbitraires’’.
« Notre parti politique qui est ‘’l’Union Guinéenne pour la Démocratique et le Développement’’ ( UGDD) ainsi que la coalition à laquelle nous appartenons, ont condamné fermement ces arrestations qui, pour nous, sont arbitraires. C’est d’ailleurs des kidnappings », dit-il, au cours d’une interview avec avenirguinee.org.
Dans la même lancée, le jeune politique laisse entendre que ces actes constituent ‘’un recul démocratique’’.
« Nous avons alerté l’opinion nationale et internationale, nous avons mis le CNRD devant ses responsabilités parce que la prison est faite pour les criminels qui sont condamnés, la prison est faite pour les gens qui sont en infraction avec la loi. Pourtant, nos amis du FNDC et les autres leaders politiques qui sont privés de leur liberté et qui sont harcelés, qui sont méprisés, qui ne peuvent pas voyager, cela marque un grand recul de notre démocratie et marque une volonté de ce pouvoir d’utiliser la force à la place de la raison, d’utiliser des muscles, d’utiliser les armes pour essayer de faire taire toutes les voix discordantes », martèle-t-il, avant d’ajouter : « de toutes les façons, quand une voix se tait, quand une personne va en prison, c’est 10 personnes, 100 personnes et des milliers de personnes qui vont lutter. Et, nous restons mobilisés et nous pensons que cela n’est pas admissible dans une République ».
Pour réclamer la libération de son coordinateur et de son responsable des opérations, le FNDC appelle à une manifestation de rue le jeudi 20 octobre prochain dans le grand Conakry. Francis Haba dit adhérer pleinement à cette idée de protestation contre la junte militaire.
« En ce qui concerne notre coalition, je pense que le soutien de principe sera apporté. Et, parce que pour nous, le droit à la manifestation est un droit inaltérable. Donc, pour nous, ce n’est pas au CNRD qui pourrait interdire les manifestations, ils peuvent protéger, encadrer les manifestations, mais pas les interdire. Parce que c’est la seule voie, c’est le seul outil que les acteurs politiques ont pour se faire entendre ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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