Le Conseil National de la Transition dirigé par Dr Dansa Kourouma, en collaboration avec Plan-Guinée, a organisé ce mercredi, 18 octobre, une plénière à l’occasion de la Journée internationale de la jeune fille (JIF), à l’hémicycle du palais du peuple. Objectif, faire oser nos jeunes filles à rêver des hautes instances de décisions. C’est pourquoi, la plénière de ce jour a été présidée par une équipe de jeunes filles avec comme présidente du CNT Mlle Mariama Diallo, présidente du parlement des enfants.
A l’occasion de cette 11ème journée de la célébration de la JIF, la présidente du Conseil National de la Transition a, dans un discours poignant, remercié Dr Dansa Kourouma pour l’opportunité.
« Permettez-moi, tout d’abord, Excellence Monsieur le Président du CNT, de vous adresser, au nom de mes paires, nos sincères remerciements pour avoir accepté de vous engager avec nous dans la promotion des droits des filles en République de Guinée. En acceptant de me prêter votre titre honorifique pendant quelques heures, vous démontrez, une fois de plus que notre pays reste à l’avant-garde de l’émancipation de la fille et de la femme guinéenne », dit Mariama Diallo.
« A ce jour » poursuit-elle, « des nouvelles actions mondiales axées sur le soutien des filles et des jeunes femmes pour prendre des rôles de leadership dans les espaces politiques, économiques et sociaux ayant une incidence sur les réalités de leur vie, sont initiées avec la participation d’un large éventail de partenaires du plus haut niveau du gouvernement aux autorités locales, du secteur privé aux médias et aux petites entreprises, des ambassadeurs célèbres, à nos partisans, et les nombreux réseaux incroyables des jeunes eux-mêmes.
Les témoignages des filles révèlent que quasiment chaque moment vécu à la maison, à l’école, dans les transports publics ou les médias sociaux parce qu’elles sont à la fois jeunes et parce qu’elles sont femmes : non éduquées, non informées, généralement mutilées, mariées avant 18 ans et souvent sans leur consentement. C’est cela la réalité de millions de filles en Afrique. Ces multiples violences et violations de leurs droits sont devenues si normalisées qu’elles sont considérées par beaucoup d’entre elles comme un aspect accepté de leur réalité de femmes ».
Dans la foulée, la présidente du parlement des enfants a, au nom de ses paires, énuméré quelques recommandations à l’endroit des autorités compétentes. Mais avant, Mlle Mariama Diallo a dit que, « cela implique d’investir dans des approches éducatives adaptées qui enseignent les compétences de leadership des filles et des jeunes femmes et leur permettent de se mettre en avant pour les rôles de prise de décision, quel que soit le contexte.
Si la Guinée veut profiter positivement du dividende démographique, le gouvernement a une obligation de protéger les filles contre la discrimination sexiste dans les sphères où elle est le plus profondément ancrée, uniquement parce qu’elle s’est avérée si difficile à changer par le passé. C’est en s’attaquant aux causes profondes de l’inégalité que nous serons capables de garantir l’égalité et une justice pour les filles.
Enfin, par ma voix, les filles de la Guinée réclament l’engagement des décideurs guinéens dont vous faites partie à mettre fin aux violences basées sur le genre, notamment le viol, le mariage précoce, l’excision, j’en passe, qui nous traumatise, nous usent, nous sort des Ecoles et brisent nos opportunités de contribuer pleinement à l’essor de notre beau pays », a martelé Mariama Diallo.
C’est pourquoi désormais, elle sollicite des recommandations en ces termes : »nous voulons que les filles et les jeunes de Guinée puissent Étudier, prendre des positions de Leadership, Décider et s’Épanouir pour pouvoir jouer pleinement notre rôle et être enfin la force de la Guinée d’aujourd’hui et de demain », a-t-elle plaidé.
Très convaincue du dévouement des autorités, elle indiquera par la suite que, « l’engagement du Gouvernement de la Guinée est visible, mais il reste encore du chemin à parcourir pour que les filles et les femmes de Guinée accèdent à leur plein potentiel. C’est pourquoi j’en appelle à tous les acteurs (Gouvernement, Institutions, Société Civile, Secteur Privé, Communautés et Familles), pour se joindre au mouvement mondial, en vue de renforcer l’espace de plaidoyer en faveur de la réalisation des droits des filles en Guinée et dans le monde », conclut-elle.
Séduit par la prestation de la jeune fille qui a pris sa place à l’occasion de cette cérémonie, Dr Dansa Kourouma s’est exprimé avec joie.
« Vous avez compris que ce n’est pas une question d’âge. La fille, elle a dirigé cette plénière avec maîtrise, avec professionnalisme, avec audace. Donc, ça veut dire que si les enfants sont préparés et que nous leur donnons le cadre qu’il faut, elles peuvent être dignes et parfaitement représentantes de notre société », a-t-il manifesté.
Plus loin, le numéro 1 du conseil national de la transition qui a suivi la plénière du jour dans le fauteuil des invités, demande à tous les acteurs impliqués dans la gestion des enfants surtout les filles, de s’appliquer et s’impliquer dans l’éducation de ces dernières pour un épanouissement radieux.
« Je dis tout simplement que le pouvoir précède le vouloir. Quand les jeunes sont préparées c’est-à-dire éduquées dans des conditions qui favorisent leur épanouissement intellectuel, leur épanouissement moral, tout porte à croire qu’elles peuvent s’assumer et assumer les plus hautes responsabilités du pays. Il n’y a pas un bon adulte sans être passé par une jeunesse qui vous a permis de vous donner les be à bas de la responsabilité pendant la phase l’enfance. Donc, nous devons faire de telles sortes que tous les obstacles, les stéréotypes, les élément de discrimination qui ne favorise pas la pleine évolution de nos enfants, de nos filles doivent être tout simplement abandonné pour leur mettre dans un cadre familial, dans un cadre éducatif ou dans un cadre sociétal qui garantit leur pleine et parfaite épanouissement », a plaidé Dr Dansa Kourouma avec sourire aux lèvres.
C’est pourquoi, il souhaite pour ces jeunes filles le meilleur. Le meilleur veut dire quoi ? C’est que l’Etat s’est accompli en créant le cadre d’une éducation qui se déroule selon les règles de l’art. Une éducation familiale qui permet de protéger les enfants contre la violence, contre la discrimination et tous les éléments qui font que ces enfants (filles) perdent confiance en elle-même.
Prenant part à cette journée de célébration de la JIF en différée, la ministre de l’enfance de l’action sociale et des personnes vulnérables, Mme Aicha Nanette Conté a remercié le CNT, qui a permis à ces jeunes filles de diriger l’instance à l’occasion de leur journée.
« Je ne suis pas du tout surprise, parce que le parlement des enfants de Guinée a toujours été à la hauteur de sa mission.
Je voudrais remercier vraiment l’instance du CNT en la personne du président mais également tous les membres qui ont vraiment contribué à la réussite de cet évènement. Les filles prennent la parole pour interpeller, elles reconnaissent déjà ce qui a été fait. Mais, elle demande encore qu’on aille plus, aller de l’avant avec le respect des droits de tous les enfants mais de toutes les jeunes filles de façon particulière », dit la ministre.
A signaler que la JIF est célébrée à travers le monde chaque 11 Octobre. Cette plénière dirigée par Mlle Mariama Diallo, a pris fin par la remise du rapport mondial sur la situation de la jeune fille au président Dr Dansa Kourouma.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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