La date limite pour la fin des anciennes cartes grises, plaques d’immatriculation des véhicules et motos, ainsi que pour les permis de conduire, est fixée au 31 août 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Au-delà de cette date, des opérations de traque et de verbalisation vont débuter.
Cette échéance est-elle tenable pour les chauffeurs ? Quelles sont les attentes ? Ce jeudi, nous avons posé ces questions aux chauffeurs et au syndicat dans plusieurs gares routières de Conakry.
Selon Saidou Ibrahima Diallo, chauffeur de taxi, le gouvernement doit reconsidérer cette question.
« La date n’est pas favorable pour nous, car en tant que chauffeurs, nous demandons aussi du respect et que l’on réfléchisse à ce qu’ils sont en train de nous imposer. Nous savons qu’en Guinée, les temps sont durs. Même si nous vendons nos vieux véhicules, on ne peut pas obtenir 4 millions de francs guinéens, et on nous demande de payer une plaque qui coûte 1 million 500 mille plus le permis et les cartes. Ça coûte combien en ce moment ? Nous serions donc obligés de vendre nos véhicules et de rester sans rien faire. Laissez-nous utiliser ces vieux véhicules pour pouvoir subvenir aux besoins de nos familles, car ce n’est pas possible pour nous maintenant. Nous attendrons la date prévue et nous verrons », a-t-il déclaré.
Aboubacar Diallo, également chauffeur de taxi dans une autre gare, exprime son mécontentement :
« Écoutez, là où nous en sommes actuellement, même avoir le prix de notre pain quotidien est très difficile. Avec ces vieux véhicules que nous avons, si tu travailles aujourd’hui, demain tu es au garage pour les pannes, et les réparer est un problème. Quand tu sors encore pour travailler, il n’y a pas de clients ; toute la journée, tu ne fais même pas 10 voyages, pourtant tu dois payer le carburant, le mécanicien, et subvenir aux dépenses. Et la voiture n’est même pas à toi, donc il faut faire des recettes. Maintenant, je ne peux pas dire que c’est impossible, mais ce n’est pas facile. Le gouvernement doit nous laisser utiliser ces vieux véhicules. Ceux qui sortent du port peuvent payer toutes les charges, mais pour ces vieux véhicules que nous avons, laissez-nous simplement travailler pour nourrir nos familles. Nous ne pouvons pas payer actuellement les vignettes, plaques d’immatriculation et cartes grises avec ces vieux véhicules. Ce n’est pas possible. »
Quant à un responsable syndical d’une gare routière qui a préféré garder l’anonymat, il affirme que la situation sera problématique :
« Ça va être un grand problème, parce qu’il n’y a pas de travail. Aucun chauffeur ne peut faire deux voyages entre Kindia et Conakry. Comment demander à ce chauffeur de payer la plaque à plus d’un million, la carte grise et le permis de conduire biométrique ? C’est pourquoi nous demandons à l’État de faire payer toutes les charges à ceux qui achètent les voitures au port avant de les mettre en circulation. Mais ceux qui ont des anciens véhicules doivent être autorisés à continuer de travailler. Dans ma gare routière, plusieurs véhicules ne sont pas en règle, alors laissez ces gens-là travailler. Quand ils achèteront de nouveaux véhicules, ils paieront toutes les charges. »
À noter que mardi dernier, le gouvernement, à travers la Direction nationale des transports terrestres, en collaboration avec la police routière et ses partenaires, avait lancé une campagne de sensibilisation pour le renouvellement des anciennes cartes grises, permis de conduire biométriques et plaques d’immatriculation. La date limite est fixée au 31 août prochain.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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