Depuis plusieurs mois, la capitale Conakry se retrouve plongée dans des crises récurrentes, toutes dues au délestage électrique. Les citoyens, désorientés, peinent à comprendre les raisons derrière cette pénurie, surtout après une amélioration notable sous le régime précédent d’Alpha Condé.
Au centre de cette tourmente, le ministre de l’Énergie, Aboubacar Camara, semble dépassé par les responsabilités qui incombent à son vaste département. Passant du rôle de simple directeur à la Société des Eaux de Guinée (SEG), où les échecs étaient manifestes, à celui de ministre de la République, il apparaît clairement qu’il n’était pas prêt pour une telle ascension. Son manque d’expérience et d’expertise est criant.
Lors d’une plénière avec les conseillers nationaux ce lundi, le ministre a tenté de se dédouaner en attribuant le délestage à des factures impayées, y compris celles du gouvernement lui-même. Cette justification, bien que fondée, ne fait qu’entacher davantage l’image d’un pays déjà en difficulté dans le domaine énergétique. Pire encore, ses déclarations ont été faites dans un contexte inapproprié, en présence des ambassadeurs étrangers, des représentants des institutions financières et des partenaires techniques du pays. Ce manque de tact diplomatique ne fait que confirmer la véracité des allégations et révèle une triste réalité : même les ministres ne paient pas leurs factures d’électricité en Guinée.
Il aurait été plus judicieux que de telles révélations soient faites lors d’un conseil interministériel, où les membres du gouvernement peuvent discuter franchement des défis auxquels le pays est confronté. Cette sortie maladroite aurait dû être corrigée par la présidence pour restaurer la confiance du peuple en ses dirigeants.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org
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