Tôt le matin du 13 août 2023, les habitants du quartier de Sangoyah, situé dans la commune urbaine de Matoto, ont été choqués de découvrir un corps sans vie à proximité de leur marché. Il s’agissait du cadavre d’une jeune fille d’environ dix ans, non identifiable au moment de la macabre découverte car elle ne portait aucune pièce d’identification.
Les citoyens ont immédiatement informé le chef de quartier, qui à son tour a alerté les imams pour diffuser l’information dans les mosquées et autres lieux de culte, afin que la population soit informée de cette tragédie dans leur quartier. Par le bouche-à-oreille, les parents de la jeune fille, Aissata Fofana, ont été informés, ces derniers cherchant activement leur enfant depuis un certain temps.
Selon nos sources en provenance de Siguiri, avant son divorce avec ses parents, la défunte avait rejoint le domicile familial à l’âge d’un an et cinq mois, en l’absence de sa mère. En raison de maltraitances et de violences, Aissatou Fofana aurait développé le réflexe de s’enfuir, la dernière fois suite à un acte de torture. Elle avait été localisée à Siguiri grâce à la collaboration de l’ONG OMPP, puis transportée à Conakry et ensuite en Sierra Leone, chez les parents de sa mère, en particulier sa tante maternelle.
Malheureusement, la jeune fille, qui avait pris l’habitude de quitter la maison, a été retrouvée morte à Conakry en août 2023, à l’âge de 11 ans. Interrogée en Guinée, la tante venue de Sierra Leone a déclaré avoir signalé la disparition de la fille aux autorités leonaises. Le commissariat urbain de Sangoyah, dans la commune de Matoto, s’engage à ouvrir une enquête sur cette mort suspecte afin de déterminer les responsabilités et de permettre à la mère de faire son deuil.
La mère de la défunte, Fatima Konate, qui avait quitté le pays pour l’Europe en raison d’un mariage forcé, est actuellement dans une situation difficile. Une des tantes de la défunte a confié que malgré le deuil qui frappe la famille, la mère ne peut pas revenir en Guinée, car elle serait contrainte de retourner chez l’homme qu’elle refuse d’épouser.
La famille endeuillée se pose de nombreuses questions sur la mort de leur fille. La mort a-t-elle été causée par quelqu’un, ou est-ce un décès naturel ? La situation de la jeune fille soulève des interrogations sur les motivations des auteurs de cet acte, car les circonstances de sa mort semblent suspectes. Les autorités rassurent la famille en deuil que des enquêtes approfondies seront menées pour établir les responsabilités. La famille reste optimiste quant à l’aboutissement des investigations, car la commune aurait déjà ouvert une information judiciaire dans un commissariat local pour mieux comprendre les circonstances de cette tragédie. Pour l’instant, les parents de la jeune fille se remettent à la volonté divine. Cette tragique disparition devrait interpeller les autorités à tous les niveaux, d’autant plus que la petite sœur de la défunte est maintenant réclamée par la famille de l’ex-mari de Fatima Konate. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé dans la capitale guinéenne, où les découvertes macabres deviennent récurrentes, surtout pendant la saison des fortes pluies.