Depuis samedi dernier, les guinéens s’interrogent sur comment un commando radié de l’armée a pu s’introduire à la maison centrale de Conakry, en passant par le pont 8 novembre pour exfiltrer des prisonniers non des moindres.
Dans un article de nos confrères de Jeune Afrique, il est expliqué que la capitale guinéenne dormait « lorsqu’une vingtaine d’assaillants arrivent aux abords de la Maison centrale de Conakry. Dans la nuit noire, plusieurs véhicules se garent aux abords du bâtiment : un pick-up Land Cruiser de couleur blanche, non immatriculé ; plusieurs motos… Le commando pénètre sans encombre dans l’enceinte de la prison, habituellement lourdement gardée ».
Le média poursuit qu’aux « premières heures de ce 4 novembre, alors que le commando donne l’assaut, aucun n’ouvre le feu. Ils prennent la fuite, laissant sur les lieux deux pick-up équipés de mitrailleuses dont les assaillants s’empareront plus tard, en quittant la prison. Mais pour l’heure, le commando pénètre dans la Maison centrale de Conakry sans être inquiété non par la sentinelle de garde à l’intérieur de l’enceinte ».
Sur l’opération qui a permis de sortir ces prisonniers, le journal panafricain informe qu’«aucun coup de feu n’a retenti durant toute la durée de l’opération.
En fuite, les quatre détenus sont répartis en trois groupes. Selon nos informations, le colonel Claude Pivi – alias Coplan – monte dans un véhicule conduit par son fils. Verny Pivi est un ancien soldat, radié de l’armée en 2012 pour une histoire de vol à main armée. C’est lui qui dirige le commando. Le soir même, trois des fugitifs dormiront de nouveau derrière les barreaux. Plusieurs faits troublants avaient en outre été signalés par l’administration pénitentiaire au ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, avant le 4 novembre. Selon nos informations, Moussa Dadis Camara s’était querellé avec ses codétenus à plusieurs reprises. Il leur aurait dit être opposé à l’opération dont certains détails étaient peaufinés dans leur cellule commune. « Moussa Tiégboro a traité Dadis de “maudit” et Pivi a failli en venir aux mains avec l’ancien putschiste », confie une source proche de la Maison centrale de Conakry. Un temps séparé du groupe, Tiégboro avait finalement été réintroduit dans la cellule. Les quatre prisonniers recevaient leurs visiteurs directement dans leur cellule, en lieu et place du salon d’accueil prévu à cet effet. Un gendarme originaire de Guinée forestière, membre du dispositif sécuritaire mixte installé à l’extérieur de la prison, avait même pris l’habitude d’y pénétrer l’arme à la main, en dépit des protestations du régisseur de la prison. Informé, le colonel Balla Samoura, haut commandant de la gendarmerie et proche du président Doumbouya, l’avait fait remplacer », rapporte le journal en ligne.
Fodé Camara pour avenirguinee.org