Dar-es-salam est l’un des quartiers de la commune urbaine de Gbessia, abritant le plus grand dépôt d’ordures de Guinée. Les habitants de ce quartier font face à des problèmes à chaque intempérie.
Pendant la saison sèche, c’est la fumée qui règne en maître dans le quartier. En saison des pluies, c’est l’odeur nauséabonde des ordures et les eaux stagnantes dégagées par la décharge qui posent problème.
Ce lundi 15 juillet 2024, avenirguinee.org a rencontré Facinet Camara, un résident du quartier. Lors de cet entretien, il a décrit leur calvaire en ces termes :
« Vraiment, nous souffrons énormément dans nos maisons à cause de cette décharge. Nous avons mené plusieurs démarches auprès des autorités compétentes, mais jusqu’à présent, la population est dans une souffrance totale. L’homme ne devrait pas s’installer ici pour vivre. Mais comme en Guinée aujourd’hui le problème d’habitation est un véritable problème, c’est pourquoi nous sommes là.
À Dar-es-salam, chaque saison en Guinée apporte des difficultés. Pendant la saison sèche, nous sommes envahis par la fumée. Cette fumée, qui se propage partout dans les quartiers environnants, a vraiment des conséquences néfastes sur nous. Nous avons constamment des problèmes pulmonaires et nos enfants sont souvent malades. Parfois même, nous sommes obligés de nous déplacer pour passer la journée.
En cette saison des pluies, comme vous pouvez le voir, nous sommes débordés par les eaux souillées que déverse la décharge. Avec l’odeur des eaux, nous ne pouvons même pas passer 10 minutes au bord de la route. Même les passants sont obligés de se boucher le nez pour ne pas respirer l’odeur que dégagent ces eaux. Parfois même, les déchets (caca) sont visibles dans ces eaux. Nos caniveaux sont bouchés. Vraiment, nous sommes là malgré nous », a-t-il raconté.
Une dame, souhaitant garder l’anonymat, a ajouté : « Cette décharge nous cause beaucoup de problèmes. En faisant la cuisine, nous sommes envahis par de grandes mouches qui viennent se poser sur nos condiments. C’est pourquoi nous sommes obligés d’utiliser de l’eau de Javel ».
Face à ces difficultés, nos interlocuteurs ont formulé un message à l’attention des autorités :
« Nous avons tout fait pour que ce dépôt d’ordures soit déplacé, mais en vain. Alors nous demandons aux autorités de nous venir en aide en faisant le curage de nos caniveaux. Elles doivent prendre soin des citoyens vivant à proximité de cette décharge pour qu’ils aient une bonne santé ».
Il revient désormais à l’État guinéen de faire face à cette situation afin de garantir le droit à la santé et à un environnement favorable aux habitants de ce quartier.
Abdoul Karim Touré, pour avenirguinee.org
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