Réclamé depuis plusieurs mois par la classe politique et des acteurs de la société civile, le cadre de dialogue inter guinéen a finalement été créé mercredi, 6 avril dernier. Contrairement à ce que souhaitaient le G58 (des partis politiques) demandeurs d’un cadre de dialogue exclusivement politique pour débattre de la gestion de la transition et son aboutissement, les autorités en place ont préféré un cadre inclusif. Avec une représentation de chacune des forces vives de la nation y compris le comité national de rassemblement pour le développement (CNRD). Une démarche de plus du Colonel-président que déplorent les hommes politiques.
A travers un écrit qu’il a fait parvenir à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, un des proches collaborateurs de Cellou Dalein Diallo a fustigé cette action du CNRD. Pour le président de la commission juridique de l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, ce décret de création du cadre de dialogue est la preuve que la classe politique a à faire à des « pires adversaires ».
« Dans ce décret, à mon humble avis, c’est comme si la classe politique avait à faire à des pires adversaires qui tentent dès manœuvres à chaque occasion, pour prétendre jeter de la peau de bananes sous les pieds des politiques », a indiqué Hamidou Barry.
Poursuivant, ce leader du Parti Citoyen pour la Défense des Intérêts Collectifs déclare que la participation de trois membres du CNRD, comme l’indique le décret, dénote de la dépendance du prochain cadre de dialogue des autorités de la transition.
« Ce qui m’étonne le plus dans ce décret, c’est le fait que trois émissaires du CNRD qui seront nommés, seront les véritables maîtres d’œuvres qui auront pour charge désormais de rendre compte au CNRD, à travers les différents rapports des plénières pour que ces derniers puissent apprécier afin de prendre une décision. De l’autre côté, c’est le même décret qui définit le nombre de rencontres des différents membres, qui est d’une fois par mois, ce qui me paraît une tentative d’inféodation de la structure avant sa mise en place.
Et nulle part, ce décret ne fait cas du facilitateur de la CEDEAO ce qui me paraît étrange ».
Et d’ajouter : « Avec cette situation, le CNRD, au lieu d’apporter la solution, est plutôt dans une démarche de multiplier les problèmes. Il est temps qu’on prenne nos responsabilités pour monter à cette junte que nous ne venons pas autour de cette table pour l’embellir mais plutôt, pour poser le véritable diagnostic afin de trouver les bonnes solutions. Il appartient au Colonel Doumbouya de rectifier le tir pour qu’on avance enfin. Car à date, c’est seulement un dialogue franc et non un semblant de dialogue qui pourrait nous aider à voir le bout du tunnel », a conclu le président du PCDIC.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
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