Les plaidoiries dans le dossier opposant le contrôleur général de la police, Aboubacar Fabou Camara à Oumar Sylla alias ‘’Foniké Menguè’’ ont pris fin ce lundi, 28 février 2022. Après plus de deux heures d’audience, l’affaire est renvoyée au 14 mars prochain, pour décision rendue de la cour. Ce, après que le ministère public a requis une peine d’emprisonnement de 2 ans assorti d’un an de sursis contre l’ancien homme fort de la DPJ.
Au sortir de l’audience, l’avocat de la partie civile, Me Pépé Antoine Lamah, interrogé par avenirguinee.org a fait savoir de leur sollicitation dans ce dossier, avant d’insister sur l’incohérence de la défense de Aboubacar Fabou Camara.
« La partie civile, par ma voix, a sollicité que le prévenu soit retenu dans les liens de la culpabilité pour des faits à lui reprocher, et condamné conséquemment au paiement de la somme de 1 milliard de francs guinéens », dit-il.
Ajoutant : « La défense, malheureusement, dans une démarche incohérente et décousue, s’est bornée à faire une dérogation systématique des faits. Elle a plaidé non coupable, c’est son droit le plus absolu. Mais, les faits sont têtus, nous avons assisté à ces débats au cours desquels M. Aboubacar Fabou Camara a clairement expliqué le pourquoi de l’interpellation de M. Oumar Sylla, dans quelle condition il a été interpellé, dans quelle condition il a été reçu à la direction de la police judiciaire, combien de temps il a passé dans les locaux de la DPJ.
Nous avons été témoins du fait que le contrôleur de police a dit qu’il s’est référé au procureur et que le procureur lui aurait donné des instructions dans le sens de la prolongation de la garde à vue. Malheureusement, aucune pièce n’a été produite au débat pour expliquer d’abord la régularité de l’interpellation de M. Oumar Sylla encore moins sa détention dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire. Ce qui constitue manifestement, des actes attentatoires à la liberté individuelle commis par un commissaire de police dans ses fonctions. Donc, dès lors qu’il n’a pas pu apporter la preuve d’un quelconque acte qui conférait la légalité de cette procédure, la partie civile estime que la culpabilité de M. Fabou est suffisamment établie et nous avons la ferme conviction que nous viendrons le 14 mars pour accueillir une décision de condamnation », a-t-il déclaré avec un ton confiant.
Quant à Me Chérif Fodé Kaba, un des avocats de Fabou Camara et Mohamed Lamine Simakan, la procédure contre son client est tout simplement « vide ». Parce que, selon lui, : » la partie civile s’est permise d’oublier sa plainte qu’elle a formulée devant la cour d’appel. Elle s’est permise de s’aventurer dans les histoires de 3ème mandat, ce qui n’était pas l’objet de ce jour. Mais aujourd’hui, nous sommes convaincus que cette procédure est tout simplement vide parce que la partie civile n’a pas été à la hauteur de démontrer les préjudices qu’elle aurait subis. Nous sommes sereins, nous avons plaidé et avions requis que notre client soit renvoyé pour des fins de la poursuite pour délits non constitués », a-t-il indiqué.
Il faut noter que le prévenu, lui, dans sa plaidoirie à la barre, a indiqué que : » Je n’ai posé aucun acte. Je n’étais pas dans cette commission, je n’étais pas impliqué dans cette affaire…je vous jure que tout ce qui se dit ici comme charge, je ne suis pas responsable », a déclaré Fabou Camara.
Fabou Camara est poursuivi par Oumar Sylla « Foniké Menguè » pour « arrestation arbitraire, dénonciation calomnieuse, menaces, violences et injures ».
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
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