Il y a 40 ans, un groupe de militaires réunis au sein du CMRN, dirigé par le colonel à l’époque Lansana Conté, décidait de prendre le pouvoir suite au décès du président Ahmed Sékou Touré.
Interrogé à propos par avenirguinee, l’ex ministre et compagnon du général Lansana Conté, a retracé l’histoire, vantant le mérite du leader du PUP.
Ci-dessous, l’intégralité de son écrit transmis à avenirguinee.org
Le coup d’État du 03 avril 1984, est intervenu à la suite du décès brutal du Responsable Supreme de la Révolution, le Président Ahmed Sékou Touré, le mardi 28 mars 1984 à Cleveland aux USA. La communauté internationale a rendu un vibrant et exceptionnel hommage à la dimension de l’homme politique et d’Etat de grande envergure qu’il fut. Encouragé par l’adhésion populaire des populations, le CMRN, sous l’égide du colonel Lansana Contè proclame l’Etat de droit dans un régime de libre entreprise. L’instance suprême du pays, prend ensuite, entre autres deux mesures phares fortement saluées des guinéens à savoir:
1- la suppression des normes
2- l’interdiction de la mobilisation de la jeunesse aux fins d’activités politiques, source de chômage scolaire savamment orchestré et de démobilisation des jeunes en milieu rural face à leurs activités paysannes.
Ces mesures susciteront une adhésion massive des populations à la cause du CMRN.
La norme était une sorte d’impôt payée en nature par les populations. Le zèle de la milice a fait que, selon les milieux les populations ressentaient plus durement le poids de la norme que d’autres. C’est pourquoi, les populations de la Guinée forestière restèrent reconnaissantes au Président Lansana Contè. Cette reconnaissance se traduisait en une sorte de recevabilité qu’elles manifestaient en certaines circonstances.
Il faut noter que l’annonce faite par le CMRN de conduire désormais le pays sur le chemin de la démocratie représentative, venait bien avant la Conférence franco-africaine de la Baule(France)qui inscrivit la démocratie comme alternative incontournable dans les relations franco-africaines Cette mesure élève la Guinée au premier rang des pays de l’ouest africain ayant opéré un choix de régime politique de cette dimension sans aucune contrainte extérieure. C’est pourquoi, en raison de ce choix libre, le Président Lansana Contè s’est investit, voire sacrifié afin de réussir l’instauration de là démocratie plurielle en république de Guinée. De l’organisation d’élections libres et transparentes en présence d’observateurs internationaux en passant par la libéralisation des ondes, rien ne fut facile à faire pour un Peuple qui s’engageait dans ces réalités dans le cadre de l’appropriation des principes démocratiques ainsi que des essais d’appropriation de la culture démocratique.
Au lendemain du 03 avril 1984, le lourd défi de la construction de la démocratie plurielle s’imposait avec acuité à la nouvelle équipe du CMRN. Les contraintes de l’histoire récente du pays et la conjoncture internationale avec la pression des institutions financières internationales, furent des facteurs difficiles à contourner dans la marche de la nouvelle république. Le Président Lansana Contè a su gérer les mutations des contestations catégorielles dans des conditions bien connues. Il en fut de même de la rébellion qu’il empêcha de s’installer en Guinée. L’histoire enregistre et reconnaît ce mérite patriotique au général Lansana Contè.
Si l’indépendance a permis à chaque guinéen, où il se trouve de disposer d’une partie des attributs de la souveraineté de sa Nation désormais libre dont il est fière, la démocratie en fera un citoyen accomplit . Il sera le nouvel homme débarrassé des clivages culturels et ethniques, mais, fondamentalement mû par une conscience nationale qui fait de lui le guinéen tout court.
Loin de moi toute prétention de vouloir dresser un bilan du Président Lansana Contè, je voudrais simplement faire remarquer que le fait de l’esprit d’entreprise qui habite désormais le guinéen, lui permet d’élargir son champ d’actions, d’accroître son sens de responsabilité et d’élever son potentiel intellectuel face à ses objectifs de développement et à son devoir vis à vis de la Nation.
Dans ce cadre les infrastructures routières se sont améliorées avec des œuvres de franchissement de dernière génération. CNos villes ont connu un développement vertigineux avec des constructions présentant une architecture de très haute qualité et respectables. Certainement aussi, du point de vue de l’éducation ou de la santé, les ambitions auxquelles nous aspirons ne correspondent pas encore absolument aux résultats atteints. Mais, ces résultats enclenchés marquent de loin un progrès significatif palpable. Il est possible aussi de constater que la courbe des statistiques en matiere d’analphabétisme a également baissé. La tendance n’est pas encore totalement inversée mais, des progrès sensibles sont perceptibles.
Enfin, on notera que la deuxième république sous le règne du général Lansana Contè aura été un moment de tolérance entre nous guinéens afin de construire la paix et la cohésion nationales. Cet enseignement est inspirée du général Lansana Contè lui même est tolérant. De nos jours encore, l’intervention de nos sages ou de nos religieux pour calmer des situations socio-pollitiques effervescentes ou pacifier la vie lorsque certaines organisations de la société s’emballent et semblent parfois complètement hors contrôle et nous échapper.
Pour terminer L’enseignement que je tire c’est que le militant convaincu, digne et fier du PDG devienne aujourd’hui un vrai citoyen attaché fortement aux principes démocratiques , un libéral convaincu et conscient de ses responsabilités dans la construction d’une Nation qui se veut unie et prospère.
Transmis à la rédaction suite à une sollicitation d’Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org