La Banque africaine de développement et le Fonds mondial pour la nature (WWF), ont lancé un rapport régional sur les performances des pays africains dans le cadre du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020(le lien est externe).
Le rapport souligne le rôle important que les banques multilatérales de développement peuvent jouer pour remplir les objectifs en matière de biodiversité, en proposant des services de conseil, en renforçant les capacités, en menant des études de marché et en nouant des liens avec d’autres partenaires pertinents.
Lancé en marge de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, au Canada, ce rapport est basé sur les 6e rapports nationaux sur la biodiversité que les pays africains ont soumis en 2018-2020.
Président et cofondateur de l’Institute for Enhanced Livelihoods, ancien chef de la division des questions scientifiques, techniques et technologiques du secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, Kalemani Jo Mulongoy, a présenté les conclusions du rapport.
Il a déclaré : « Il est essentiel pour l’Afrique d’adopter un cadre avec des objectifs qui permettront, non seulement de freiner la perte de biodiversité, mais aussi d’accroître les possibilités d’améliorer la vie de nombreux Africains, notamment ceux qui dépendent de la biodiversité pour leur survie, en gardant à l’esprit les priorités de l’Afrique en matière de biodiversité. »
Le Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 définit un cadre d’action pour l’ensemble des pays et des parties prenantes, afin de sauvegarder la biodiversité et les avantages qu’elle procure aux populations.
Les conclusions de la synthèse des 6e rapports nationaux sur la biodiversité étayent la position de l’Afrique dans les négociations sur le cadre de référence mondial post-2020. Les rapports font la lumière sur l’état de la biodiversité en Afrique en ce qui concerne la mise en œuvre des stratégies et des plans d’action nationaux pour la biodiversité. Ces informations serviront de référence, de même que les priorités de l’Afrique en matière de biodiversité et les priorités « High-5 » de la Banque, pour orienter les négociations sur les objectifs mondiaux post-2020 en matière de biodiversité.
Innocent Maloba, du WWF, a déclaré que « l’objectif immédiat après l’adoption du GBF (Global Biodiversity Framework, « Cadre mondial pour la biodiversité ») est de mettre à jour les NBSAP (National Biodiversity Strategy and Action Plans, « Stratégie et plan d’action nationaux pour la biodiversité »), pour s’assurer qu’ils reflètent l’ambition du GBF et commencer à développer des plans nationaux de financement de la biodiversité. » Il a également appelé à une approche multisectorielle de la préservation de la biodiversité, pour atteindre les objectifs post-2020 du GBF.
Vanessa Ushie, directrice par intérim du Centre africain de gestion et d’investissement des ressources naturelles de la Banque africaine de développement, a déclaré : « Il y a une opportunité unique de financer la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité post-2020(le lien est externe) (GBF) en Afrique, si nous investissons dans le capital naturel et construisons une base d’actifs d’investissements respectueux de la nature qui protègent, restaurent et utilisent durablement la biodiversité et les ressources naturelles. »
Au cours de la table ronde pays, Jeanne Ntain, point focal CDB pour la Côte d’Ivoire, a souligné l’importance de sensibiliser les décideurs aux questions de biodiversité et aux implications de la mise en œuvre du prochain GBF : « Sinon, ce que nous faisons ici, à la COP15, n’a aucune valeur ».
Ousseynou Kasse, président du Groupe des négociateurs africains, a remercié la Banque africaine de développement pour son soutien continu à l’équipe de négociation africaine.
Arona Soumare, chargé principal des changements climatiques et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a insisté sur les possibilités d’accroître les financements publics et privés en faveur de la biodiversité et sur la nécessité de réaliser des GBF ambitieux, dans le respect des priorités de développement des pays et en recourant à tous les instruments financiers existants.
Ancienne conseillère politique et secrétaire permanente au ministère de l’Environnement du Cameroun, Prudence Galega animait la session. Elle a appelé la Banque africaine de développement à renforcer son soutien aux pays africains pour relever les défis du développement durable et de la perte de biodiversité, d’une manière intégrée.