Dans le cadre de la promotion et de la valorisation du secteur du textile en Afrique, la Guinée abrite la 9ème édition du Salon International du Textile Africain (SITA-2023). Plus de 40 représentants des différents pays africains et de l’Europe sont déjà à Conakry pour assister à ce grand rendez-vous culturel. Sept (7) jours sont consacrés à cette importante initiative dirigée par le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat.
En marge de ce salon, ce mardi, 07 novembre, une conférence internationale axée sur la lutte contre le piratage s’est tenue dans un réceptif hôtelier de Conakry. « La labéllisation, vecteur de lutte contre le piratage dans l’industrie du textile Africain », c’est le thème de cette rencontre qui réunit les professionnels du textile africain.
Prenant la parole devant des experts venus des différents pays francophones et anglophones, le commissaire général de cet évènement, Abdoulaye Mossé est revenu sur le but et la pertinence de cette initiative pour les acteurs du secteur. D’entrée, il a justifié la pertinence du thème en ces termes : « le thème de la présente conférence internationale « la labélisation, vecteur de lutte contre le piratage dans
L’industrie du textile africain » constitue un SOS pour sauver une souche de l’industrie du textile africain en voie de disparition. La labéllisation est déjà largement utilisée dans d’autres secteurs, tels que l’agroalimentaire ou l’électronique. Elle a prouvé son efficacité dans la lutte contre le piratage. En labellisant les produits textiles africains, nous pourrons non seulement valoriser leurs qualités et leurs originalités, mais aussi protéger nos entreprises et nos créateurs contre les contrefaçons », dit-il.
A l’en croire, cette conférence internationale étant un foyer de la réflexion féconde, devrait « aboutir à la formulation d’outils performants, à mettre au service des acteurs de la filière, pour un développement harmonieux de leur business (…).
Je formule le vœu, qu’au sortir de cette conférence, et des fructueux échanges qui découlent de chaque communication, nous puissions faire des recommandations, guidés par notre fibre patriotique et panafricaniste, à l’adresse de nos décideurs politiques, des professionnels de la filière textile et des institutions financières, pour une meilleure promotion du textile ».
Représentant le ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat, François Bourouno, secrétaire général dudit département, a souligné les nombreuses opportunités que la Guinée et les pratiquants du métier peuvent saisir pendant cette semaine.
« Le salon international du textile africain est un outil du développement. Ce n’est pas un simple événement de fête parce que toutes les activités qui caractérisent le salon sont des activités qui impactent directement le développement économique des pays africains. Vous savez, cette conférence est une activité scientifique qui va permettre des professionnels de partager des expériences des bonnes ou mauvaises pratiques des cas pratiques ou modèles de certains pays et des réflexions très enrichissantes qui vont permettre à l’Afrique de se doter d’instruments très efficaces pour labelliser notre potentiel lié aux textiles mais également tous les savoir-faire associés à ce potentiel. Ces réflexions viendront des outils des politiques publiques, des outils d’organisation des programmes et des projets du développement de la filière textile en Afrique. Le SITA est aussi, la rencontre des professionnels des commerçants évolution dans la filière. Donc pendant 7 jours, en Guinée vous constaterez que les artisans vont exposer leurs produits, ils vont vendre leurs produits, des opportunités de marchés vont se créer. Les réseaux d’affaires vont se développer et ça va entraîner des circuits commerciaux dès le lendemain de ce salon », a-t-il martelé.
Et d’ajouter, « le SITA c’est aussi le renforcement des capacités des acteurs. C’est cela, des grandes formations qui sont en cours qui permettront aux artisans et commerçants de la filière de saisir l’opportunité de l’écosystème numérique pour commercialiser facilement leurs produits. Donc il y a une formation pour y commerce, il y a également une formation qui a démarré il y a près d’un mois sur la teinture et le tissage. Nous savons environ 50 artisans qui sont en train d’être formés efficacement pour régler le problème de fixation des couleurs mais également d’autres problèmes ».
Au-delà de l’exposition des produits, cet important événement sera clôturé par une « soirée coton », annonce M. Bruno.
« Il y a une fête qui va nous réunir pour clôturer ce salon qui est la nuit du coton. Parce que pendant toute la durée du salon, il y a des acteurs importants de la filière qui vont se produire ici à Conakry sur l’esplanade du palais du peuple. Il s’agit des mannequins des stylistes qui vont aussi exhiber et démontrer leur savoir-faire, leurs créations. Cette soirée va permettre et accorder aussi des reconnaissances à ces acteurs mais aussi à ceux qui font de cette filière une filière… Des prix seront attribués aux meilleurs cotonculteurs africains mais également aux meilleurs cotonculteurs guinéens… ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org