Surpopulation carcérale en Guinée. Pour contribuer à la lutte contre la surpopulation en milieu carcéral et faire la promotion des textes liées aux droits de l’homme en prison, l’ONG « Les Mêmes Droits pour Tous » a organisé ce mardi, à Conakry, un atelier de formation sur les peines alternatives et les principes de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur la dépénalisation des infractions mineures .
Cette rencontre d’échanges vise à renforcer les connaissances et compétences des acteurs de la chaîne pénale pour un meilleur recours aux peines alternatives à la détention dans les procédures pénales en Guinée. Elle regroupe une cinquantaine de participants venus des cours et tribunaux du Grand-Conakry.
Selon les initiateurs, l’objectif est d’amener ces acteurs de la chaîne pénale, notamment les magistrats et les officiers de la police judiciaire, à cerner tous les contours des peines alternatives à la détention ainsi que les ses principes, en vue d’aider à lutter efficacement contre la surpopulation carcérale.
« L’ONG « Les Mêmes Droits pour Tous » a un fort ancrage sur la justice pénale depuis une vingtaine d’années. Et, elle a une grande expérience dans les visites de prisons et l’assistance juridique et judiciaire aux personnes détenues. Dans ce cadre, elle a mené plusieurs études dont la plus récente datant de 2021 porte sur la situation des infractions mineures en République de Guinée. De cette étude, il ressort que malgré l’existence des peines alternatives ou de substitution au code pénal, pour des infractions mineures, des centaines de personnes sont placées sous mandat de dépôt et condamnées à des peines d’emprisonnement fermes . Cette situation crée des problèmes de surpopulation carcérale et engendre de nombreuses violations des droits des personnes détenues. C’est pourquoi, l’ ONG « les Mêmes Droits Pour Tous » a initié le présent atelier qui se veut être une rencontre de plaidoyer pour un meilleur recours aux peines alternatives, mais aussi aux principes de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur la dépénalisation des infractions Mineures « , a largement expliqué le directeur exécutif de l’ONG, Me Foromo Loua.
Et de poursuivre, il a mentionné que : » la politique pénale mise en avant les peines alternatives à la détention, mais aussi la dépénalisation des infractions mineures, est une opportunité pour notre pays de diminuer les énormes changes budgétaires liées à la gestion de la détention, et aussi d’améliorer substantiellement la situation des droits de l’homme en milieu carcéral ».
Sur le contenu de cette formation et les points essentiels qui seront débattus, le coordinateur national des activités de MTD dira que : « cette formation sera assurée par des consultants qui sont experts en la matière . Donc, avec ces deux principaux formateurs, nous allons essayer de travailler avec les acteurs de la chaîne pénale sur les questions de détentions, sur les questions de justice pénale et de droit de L’homme; faire le lien entre la justice pénale et les droits de l’homme. Parce que, la justice n’est pas incompatible avec le droit de l’homme. Le milieu carcéral n’est pas un milieu de non droit ou les personnes qui séjournent sont exclues de tout leur droit, non. Ces personnes sont privées de leur liberté d’aller de venir mais conservent l’essentiel des autres droits qui sont considérés à tout être humain « , a martelé Adrien Tossa Montcho.
Donnant le coup d’envoi de cette cérémonie, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright a félicité les initiateurs, avant de s’exprimer sur la question liée à la détention.
» Vous savez, lorsque vous prenez la question de détention et de surpopulation carcérale, cela nous ramène à nous interroger. Est-ce que dans notre arsenal juridique, la loi n’a pas prévu les mesures alternatives à des peines d’emprisonnement ? C’est la grande question. Si oui, pourquoi les magistrats qui prolongent ou qui se prononcent sur des faits de les saisis ne font pas usage de certaines alternatives ou de substitution ? C’est pourquoi, cette formation vient à point nommé. Lorsque vous prenez aujourd’hui la maison centrale de Conakry, c’est l’honneur pour moi d’annoncer à l’opinion publique nationale et vous les ONG qui évoluent dans les questions des droits humains au niveau des milieux de détentions, que tous les dossiers de détentions prolongée aujourd’hui au niveau de la ville de Conakry, je ne crois pas qu’il y ait une situation par rapport au dossier correctionnels, qui n’a pas encore été examinée par les tribunaux des premières instances dans la grandes zones de Conakry. Parce que, nous avons mis en place une commission qui a travaillé pendant trois semaines pour pouvoir identifier les cas de détention prolongée, et les mesures ont été prises pour leur correction « , a-t-il annoncé.
Et de conclure, » … ce que je peux demander aux magistrats ici présents et aux acteurs de la chaîne pénale d’une manière générale, c’est de s’approprier même du contenu et du mécanisme de la mise en oeuvre de cette peine alternatives. Lorsque quelqu’un est poursuivi pour une infraction mineure, ….il faut penser à la peines alternatives ».
Appuyé techniquement et financièrement par la fondation OSIWA, cet atelier de renforcement de capacité s’étend sur trois jours.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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