La Maison Centrale de Conakry a connu d’importantes améliorations dans la chaîne alimentaire des prisonniers ces derniers années.
Au cours d’une interview accordée à notre rédaction la semaine dernière, Thierno Saidou 1 Diallo, régisseur de l’établissement, a détaillé ces progrès sur la chaîne de l’alimentation des prisonniers.
« La chaîne alimentaire, comme vous le savez, est un processus qui est composée essentiellement de cinq (5) étapes : l’approvisionnement, le stockage et la gestion du stock, la pesée et la sortie des vivres, la préparation, distribution et la consommation. Donc, nous avons mis en place un comité de restauration qui est chargé de coordonner tout cela. Le comité est composé d’un personnel de santé, d’un représentant des détenus majeurs, un représentant des détenus femmes, un représentant des détenus mineurs et aussi un représentant des détenus âgés, qui prennent part à toutes les activités de la chaîne alimentaire. Donc, tout ce que nous faisons pour eux, il faut qu’ils participent. Et, nous nous supervisons l’approvisionnement. De ce côté, notre société partenaire a fait beaucoup d’efforts parce qu’aujourd’hui c’est des denrées de qualité qui sont approvisionnées », dit-il.
Et de poursuivre, le régisseur a souligné les améliorations notables dans la qualité des repas offerts aux détenus :
« Le petit déjeuner c’est la bouille laitée et sucrée au lieu que ça soit simplement de la bouille sucrée. La société a fait l’effort de changer la qualité du riz. La variation du menu est effective aujourd’hui. Nous changeons de menu en fonction de nos réalités alimentaires du pays. Et, deux fois dans la semaine on prépare un jour du poulet et l’autre jour de la viande mais en quantité importante en fonction proportionnellement au nombre de détenus. Donc c’est pourquoi aujourd’hui nous n’avons pas de malnutri. »
À en croire le régisseur, les efforts ne se limitent pas à la nourriture, mais s’étendent également aux soins de santé pour les détenus :
« Quand nous avons été investi ici, on s’était attaqués à deux projets majeurs : l’amélioration de la chaîne alimentaire et éliminer ou diminuer les barrières d’accès aux soins pour les détenus. Aujourd’hui, c’est un pari qui est réussi. C’est pour cette preuve que nous avons pu tenir zéro décès contre une moyenne de 6 à 7 décès par mois de par le passé. Et, nous avons bien l’ambition de maintenir le cap en surveillant étroitement la chaîne alimentaire, en améliorant les qualités de soins mais aussi à l’hygiène. »
Plus loin, M. Diallo a détaillé les quantités alimentaires distribuées quotidiennement :
« Le nombre de sacs préparés par jour varie en fonction de l’effectif. Par détenu chacun a le droit à 300g de riz pour le repas principal et 50g de riz pour la bouille lactée et sucrée. Donc, c’est 350g de riz par détenu et par jour en fonction du facteur de conversion… De nos jours, nous préparons 12 sacs de riz par jour à la maison centrale de Conakry pour 2008 détenus. L’aliment de base ici en Guinée c’est le riz, mais cependant le menu varie. Nous préparons la sauce pâte d’arachide avec viande, pâte d’arachide avec poisson, feuilles de patate, feuilles de manioc, Tôla, gombo. Tout cela se prépare dans la semaine. Vous savez que le repas seul n’est pas suffisant mais c’est la qualité des denrées qu’on met dans la sauce qui est importante pour les détenus afin d’avoir les 2400 kilocalories attendues par adulte par jour pour pouvoir rester en bonne santé. »
La surpopulation carcérale reste un défi majeur, mais des efforts sont en cours pour l’atténuer, ajoute-t-il.
« Il y a la surpopulation carcérale qui fait que des détenus tombent malade ici mais vous avez constaté avec moi qu’il y a une rénovation et une extension de la maison, très bientôt cette surpopulation connaîtra une réduction malgré qu’elle ne sera pas totalement résorbée. De nos jours, nous sommes à une surpopulation de 700%. Et, nous estimons avec ces nouveaux blocs nous allons baisser peut-être à 300 ou à 200 %. »
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org