Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, situé à Taouyah, Conakry, a servi de cadre pour une session de formation ce 30 septembre 2024. Organisée par l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), Mêmes Droits pour Tous (MDT), l’Association des Victimes, Parents et Amis (AVIPA), et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), cette rencontre a réuni plusieurs acteurs de la société civile guinéenne, des membres d’associations de presse ainsi que des avocats.
Au programme de cette formation, plusieurs thématiques étaient abordées, notamment la lutte contre l’impunité, l’État de droit, la promotion et la protection des droits des femmes, ainsi que les droits humains et l’environnement, avec un accent particulier sur le cadre de l’exploitation minière en Guinée. Chacun des participants a partagé ses points de vue sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire guinéen, les défis posés par les entreprises minières dans les localités concernées, les violences basées sur le genre, tout en formulant des recommandations pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.
Mohamed Mabasafale, représentant de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme auprès de l’Union africaine, a rappelé l’importance de la lutte contre l’impunité, considérée comme une entrave à la consolidation de l’État de droit.
« Pour établir une feuille de route sur les droits humains en Guinée, il faut d’abord identifier les voies et moyens pour lutter contre l’impunité. L’impunité crée la rancune et favorise la répétition des violations des droits de l’homme. En quelques mots, c’est un cercle vicieux. Nous avons aussi réfléchi à la manière de renforcer l’État de droit, car il ne suffit pas d’avoir des lois, il faut que la gouvernance se soumette aux normes juridiques en place », a-t-il déclaré.
Abordant la question des droits des femmes, il a souligné que ces dernières restent les principales victimes de discriminations basées sur le genre et de violences. Il a mis l’accent sur la nécessité d’intensifier les actions pour mieux les protéger et promouvoir leurs droits.
L’atelier a également été l’occasion de débattre sur les effets de l’exploitation minière sur les populations locales. Depuis 2016, la Guinée connaît un boom minier avec des projets d’envergure, comme le projet Simandou 2040, géré par Rio Tinto et Winning Consortium. L’impact négatif de ces activités sur l’environnement et les conditions de vie des populations a été longuement discuté.
Les participants ont appelé à une gestion plus durable du secteur minier, à une formation adéquate des communautés affectées pour leur permettre de mieux gérer les fonds issus des entreprises, et à une meilleure prise en compte des droits humains dans les activités des sociétés minières.
Mohamed Mabasafale a, pour sa part, précisé l’objectif ultime de cette rencontre :
« Cet atelier a permis un véritable partage d’expériences, la mutualisation des pratiques, et surtout l’échange des bonnes pratiques entre les différentes organisations. À l’issue de cette rencontre, nous comptons dégager un plan d’action et une feuille de route pour les droits humains en Guinée », a-t-il affirmé.
À retenir que cette session a permis de renforcer les capacités des participants tout en formulant des propositions concrètes pour améliorer le cadre juridique et institutionnel des droits humains en Guinée.
Nana Camara, pour Avenirguinée.org(https://avenirguinee.org)