La pastèque, aussi appelée melon d’eau, est une plante à fleur d’origine africaine, appartenant à la famille des cucurbitacées. En Guinée, elle est cultivée dans plusieurs régions, telles que Maferinyah, Kindia, Boffa, entre autres. Elle est largement cultivée pour ses gros fruits lisses, à chair rouge et graines noires.
Dans la capitale, les commerçants en achètent en grande quantité pour les revendre, notamment au marché d’Aviasson, situé dans la commune de Matoto. Ici, le prix des pastèques est fixé en fonction de la taille et de la grandeur des fruits.
Ce vendredi 6 décembre 2024, notre rédaction a recueilli les propos de plusieurs vendeuses de pastèques, dont Kadiatou Diallo et Fatoumata Samaya, qui évoluent dans ce secteur depuis quelque temps. Elles déplorent les pertes importantes qu’elles enregistrent dans leur activité et les nombreuses difficultés rencontrées.
« La production de pastèques n’est pas facile, nous rencontrons de nombreuses difficultés et nous n’avons pas de frigo pour la conservation, ce qui empêche d’éviter que nos pastèques pourrissent. Vous voyez tous ces stocks qui sont déjà pourris, c’est une grosse perte pour nous », explique Kadiatou Diallo.
Elle poursuit : « Nous sommes assises sous le soleil, et les places sont vraiment restreintes. Cette année, les engrais que l’ETA nous a envoyés ne sont pas de bonne qualité, car jusqu’à présent, certains champs n’ont même pas pu donner de récoltes. Nous avons beaucoup de difficultés ici. Premièrement, nous n’avons pas de place pour revendre nos pastèques. L’ETA nous a déplacées pour nous amener ici, et à chaque fois, ce sont des discussions, car nous les empêchons d’avoir une clientèle. L’ETA ne nous aide pas à obtenir des engrais de bonne qualité. Nous prenons des crédits pour travailler, mais la production ne donne pas les résultats escomptés, et cela nous inquiète beaucoup. »
En Guinée, la quantité de pastèques vendues reste faible par rapport à la production. Fatoumata Doumbouya, une autre vendeuse de pastèques, ne cache pas son inquiétude.
« Cette année, nous avons beaucoup investi dans la production de pastèques, mais hélas, il n’y a pas de revenus. Je ne sais pas si c’est les engrais que nous utilisons ou si c’est la terre qui ne donne pas assez. Avec tous ces calvaires, l’écoulement des produits n’est pas facile, et nous ne pouvons pas les conserver plus de 20 jours sans qu’elles ne pourrissent », exprime Fatoumata Doumbouya.
Ces femmes vendeuses de pastèques ont formulé des demandes et ont invité les autorités à porter une attention bienveillante à leur situation pour leur permettre de joindre les deux bouts dans leurs activités.
« Nous demandons à l’ETA de nous fournir des engrais de bonne qualité, car ceux qui nous ont été envoyés cette année ne sont pas efficaces. Nous demandons également la mise en place d’un espace de stockage et un frigo pour la conservation de nos fruits, afin d’éviter les gaspillages inutiles. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya de prêter une attention particulière aux producteurs de fruits, car nous sommes des Guinéens comme les autres », soulignent-elles.
En Guinée, la pastèque est de plus en plus appréciée en raison de son importance, tant pour sa consommation que pour sa production. Sa production s’intensifie et sa consommation se généralise, au point de concurrencer certains autres fruits dans le pays. Cependant, la conservation à l’état frais, ainsi que la commercialisation, posent de nombreux problèmes aux agriculteurs et aux commerçants.
Nana Camara pour avenirGuinee.org