Simon Pierre Camara, enseignant et leader d’un mouvement politique, a été « enlevé » ce matin à son domicile de Petit Simbaya, dans la commune de Ratoma, par des hommes armés. Selon les témoignages recueillis sur place, l’incident s’est déroulé dans des circonstances troublantes, plongeant son épouse, Arriata Aminata Keamou, dans une profonde détresse.
Visiblement bouleversée, Mme Keamou a relaté les événements à *avenirguinee*, les larmes aux yeux : « Tôt le matin, il a reçu un appel de quelqu’un à qui il avait indiqué sa maison. Cet homme, un militaire en civil, portait des écouteurs sous sa chemise. Pendant qu’il communiquait avec mon mari, deux pickups sont arrivés. Lorsqu’ils sont arrivés, ils m’ont trouvée dehors et m’ont demandé où se trouvait mon mari. J’ai répondu qu’il n’était pas là, mais ils m’ont ignorée et sont entrés pour l’emmener avec eux. Depuis, je ne sais pas où ils l’ont emmené. »
Visiblement abattue et désespérée, elle a ajouté : « En partant, ils ont pris son téléphone et le mien, et je ne sais même pas comment le joindre. Je ne sais pas non plus pourquoi ils sont venus le chercher. C’était aux environs de 9 h – 10 h. La personne qui est venue s’est fait passer pour quelqu’un qui voulait régler un dossier avec lui. »
Arriata Aminata Keamou a fait appel aux autorités pour qu’elles interviennent et ramènent son mari sain et sauf. Elle a précisé que parmi les hommes armés se trouvaient des gendarmes et des membres des forces spéciales, l’un d’eux étant cagoulé. Les véhicules utilisés portaient des marques de gendarmerie, mais les forces spéciales étaient également présentes, dit-elle.
Cet événement suscite de nombreuses interrogations et inquiétudes parmi les habitants du quartier Petit Simbaya. Il intervient dans un contexte marqué par l’enlèvement des activistes Foniké Menguè et Billo Bah, jusque-là introuvables.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org