Les travaux du forum inter-religieux, lancés le jeudi dernier à Conakry, ont pris fin ce vendredi au palais du peuple. C’est le ministre de la Défense, Aboubacar Sidiki Camara, accompagné du directeur de cabinet de la présidence de la République, qui a présidé la clôture de cette cérémonie organisée en faveur de la paix et de la cohésion sociale en Guinée, à l’initiative du conseil national de la transition.
Prenant la parole devant les 200 Khalifes et chefs religieux des 33 préfectures du pays, le président du CNT, Dansa Kouroma, a exprimé sa satisfaction des apports des uns et autres durant ces deux jours d’échanges.
» Vos différentes interventions au cours de ce forum, ont constaté et magnifié la trame morale et spirituelle qui a tissé ses relations et a permis la circulation, le séjour, l’établissement des individus hors de leurs origines géographiques et ethniques pour les intégrer dans de nouvelles communautés d’appartenance. Vous avez mis en lumière que jadis, le vivre ensemble avec pour socle et encadrement l’hospitalité et le bon voisinage », indique-t-il.
Et de poursuivre : » Mais que la survenance des partis politiques, en particulier, le multipartisme pléthorique, s’accompagnant de manœuvres politiciennes a provoqué la division, la suspicion, la crise identitaire et de confiance, l’hostilité, le clivage, le clientélisme et l’ethnocentrisme exacerbé qui sont devenus la source de tension, de haine, de conflit parfois très violent », a laissé entendre le président du CNT, Dansa Kouroma. Rappelant par ailleurs, le rôle à jouer pour soigner ces tares énumérées.
Dans son discours de clôture, le représentant du premier ministre, Aboubacar Sidiki Camara, ministre de la défense a, quant à lui, interpellé la conscience collective des religieux en vue d’offrir de bons enseignements à toutes les couches sociales pour la pérennisation de bonnes pratiques conduisant au développement national.
» Vous devriez donc nous éduquer, vous devriez nous éclairer, vous devriez nous rappeler, vous vous n’avez de camp que celui de Dieu… Aujourd’hui, c’est ce manque d’éducation qui fait qu’il y a des problèmes. Rappelez-vous que quand le Khalif Oumar a été désigné, il a refusé parce qu’il a peur. Aujourd’hui, on a pas peur de la responsabilité parce qu’on ne craint pas Dieu. Aidez-nous à craindre Dieu. Le peuple sera sauvé lorsque vous et nous, nous allons prendre un chemin droit. Quand les dirigeants et les religieux seront en droit, le peuple sera droit.
Vous n’avez pas de parti pris, soyez justes. Dites-nous, nous sommes frères, on n’a pas de communauté, il n’y a que la communauté religieuse… Sachez que vous et nous serons interrogés demain », a-t-il martelé.
Et d’ajouter : » rappelez-vous le jour où il n’y aura pas d’autres chemins où aller, sauf face à Dieu. Ce jour-là, nous les ministres que vous vénérez aujourd’hui, les chefs d’État, vous allez voir tout le monde enchaînés aux bras, enchaînés aux coups , enchaînés aux pieds, pourtant tu n’a pas où aller, parce qu’on a géré les hommes et leurs biens dans cette vie. C’est à cause de ce pouvoir là qu’on va se tuer ? On vous demandera si vous nous avez avertis, si vous avez éduqué votre peuple, si vous avez informé votre « Umma »; ce jour-là, vous serez demandés », dit-il.
Je vous prie de continuer à prier pour le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya. Il a une responsabilité sur sa tête, il n y a que vos prières, vos appels pour que Dieu qui lui a mis devant cette responsabilité, puisse l’aider à assumer avec la bonne santé, dans la longévité pour que la paix règne dans notre pays », a conclu le ministre de la Défense, Aboubacar Sidiki Camara.
A noter que la cérémonie a pris fin par la remise des satisfécits aux participants.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org