A l’occasion d’une rencontre qu’il a tenue avec les forces vives de la nation et certaines coalitions et formations politiques, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a procédé à la présentation de la synthèse des propositions du chronogramme de la transition faites par les forces vives de la nation.
Dans ce document dont le contenu a été exposé à l’assemblée, les propositions de la durée de la transition varient entre 15 à 38 mois. Elles sont le fruit de la note que le MATD a adressé aux couches sociopolitiques, leur demandant de se prêter à cet exercice.
Non fascinés par la démarche et surtout frustré pour la non mise en place d’un cadre de dialogue exclusivement politique, plusieurs partis politiques dont l’UFDG, l’UFR, le RPG se sont abstenus à répondre à cette demande des nouvelles autorités.
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, El hadj Mamady Keïta, membre du CNT, s’est prononcé sur plusieurs questions d’actualité.
Sur l’ultimatum de la CEDEAO et la demande de proposition d’un chronogramme de la transition, il a indiqué que le processus doit se tenir en fonction du « contenu » que les guinéens souhaitent donner à la transition.
« Il ne s’agit pas de donner une date sans donner de contenu à la date. C’est en fonction des programmes que nous avons qu’on fixe une date. Mais, quand vous fixez une date au hasard, lorsqu’elle arrive alors qu’elle ne correspond pas à l’agenda de la Guinée, on va être obligé de proroger… Le CNRD a fait un programme. Je crois qu’il s’agit de voir ce qui est dit est bon et ne l’est pas. Je crois qu’un chronogramme découle logiquement de ça; une date découle logiquement de cela. Mais, quand vous n’avez rien de tout ça, vous voulez trouver les gens : dites-nous quand est-ce vous allez faire ceci ou cela, quand est-ce vous allez passer aux élections…et encore, la transition, ce n’est pas seulement les élections. Il y a beaucoup de choses à régler comme ce qu’ils sont en train de faire aujourd’hui : faire en sorte que les guinéens se parlent aujourd’hui, qu’ils se pardonnent », a-t-il martelé.
Après leur installation, les conseillers nationaux ont été en tournée à l’intérieur du pays pour s’imprégner des réalités de la Guinée profonde. Aussi, écouter les riverains afin de pouvoir prendre en compte leurs aspirations lors des différentes légiférations. A en croire, El hadj Keïta, cette mission a permis de déceler certaines préoccupations presque inconnues par une frange.
« Nous (CNT), nous avons été à l’intérieur du pays. On a sillonné toutes les préfectures, on a suivi ce que les citoyens veulent, on a compris quelles sont leurs préoccupations. Quelques fois, il y a un certain déphasage entre la population et les autorités. Mais, le fait que nous soyons partis sur toute l’étendue du territoire nationale, prendre contact avec toutes les couches socioprofessionnelles, ce que nous avons ramené a permis de comprendre qu’on a bien fait de partir à l’intérieur. Parce que si on ne partait pas et qu’on restait à Conakry, ce que les gens racontaient ici ne reposaient sur rien. Et j’ai l’impression, ce qui est grave d’ailleurs, ceux qui sont à Conakry décident le plus souvent de tout quand il s’agit de la vie sociopolitique de la Guinée. Alors que la capitale ne représente pas plus de 30 % de la population ».
Que dire de l’abstinence de certains partis politiques vis-à-vis de la démarche du CNRD dans le processus de la transition ? Il pense que la dernière solution, c’est autour de la table.
« Je pense que les guinéens devaient répondre à l’appel, devaient saisir la main tendue ; tout peut ne pas être parfait parce que c’est une œuvre humaine. Mais, ils peuvent dire écouter. ‘’Vous nous amener pour ça mais, on pense qu’il faut amender et ajouter tel ou tel’’. Je crois que c’est ce qui est normal. Quelque soit la nature du problème, c’est autour d’une table que les guinéens doivent se retrouver. Il y en a qui sont frustrés, d’autres qui n’aiment pas la forme et ont des conditions à poser ; mais, c’est autour de la table qu’on doit les poser », a conclu El hadj Mamady Keïta.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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