En conférence de presse mercredi, le ministre de la justice et des droits de l’homme, en compagnie des cadres de son département, s’est exprimé sur plusieurs dossiers pendants devant la justice. Entre autres la libération des activistes Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah.
Ci-dessous, extrait de son intervention…
À un moment, les gens disaient que c’est Charles qui ne veut pas de paix en Guinée parce qu’il bloque des dossiers, chacun y va de son commentaire. C’est ainsi que j’ai décidé d’accompagner le premier ministre aux pourparlers avec les religieux au secrétariat général des affaires religieuses. Quand les débats ont commencé, les religieux m’ont dit « Charles il faut laisser l’affaire de loi là et penser à la paix en Guinée en libérant Foniké Menguè et cie. J’étais assis là, je leur ai répondu en disant que « je vous ai entendu, je ne peux rien vous refuser au nom de la paix, puisque la finalité de la loi c’est la paix et quiétude, l’harmonie dans la société. Si vous estimez que c’est pour la paix, je prendrai la responsabilité ». C’est ainsi qu’ils m’ont dit qu’ils souhaiteraient les rencontrer, je leur ai dit » mais venez ». Et, j’ai demandé au PM de rentrer à la primature et que moi j’allais les accompagner à la maison centrale. Arrivé à la devanture de la prison, j’ai dit aux religieux que c’est ici que je peux me limiter. J’ai demandé aux avocats généraux de les introduire et de créer toutes les conditions pour qu’ils se retrouvent et discutent entre eux. Moi, j’ai demandé à mon directeur de l’administration pénitentiaire et au parquet de m’envoyer leur rapport sur la rencontre. Et, le lendemain j’entends Me Béa raconter n’importe quoi…Mais, à force de répondre tout le monde, tout le monde vous répondra.
…Après une rencontre avec Me Béa et moi sur une affaire qui n’est pas en lien avec le dossier de Foniké Menguè et autres, les religieux sont venus à mon bureau pour me dire qu’ils ont été informés que le pourvoi a été annulé. « Comme on vous l’a dit, toutes ces lois-là sont faites pour la paix en Guinée. M. le ministre pardon laissons l’affaire de loi là, acceptez leur libération pour nous. Je leur ai dit » je ne peux faire cela mais, je ferai en sorte que leur dossier soit programmé et qu’ils soient jugés ». Ils ont dit « NON, si vous faites ça, aujourd’hui on aura la plus grande honte » . C’est là que j’ai dit que si c’est pour votre honte, je n’accepterai pas. Parce que quand je mourrais quelque soit le temps, c’est devant les prêtres ou les imams qu’on viendra me mettre.
J’ai appelé le procureur général, je lui ai dit » vous avez fait le pourvoi ça été rejeté mais, les religieux sont venus poser les doléances, il faut les écouter et prendre votre responsabilité car, je ne veux pas voir la honte de ces gens-là. Il a signé l’ordre de mise en liberté et dit qu’on ne peut pas faire honnir ces religieux.
Quand l’ordre de mise en liberté a été signé, ça été la décision la plus difficile depuis que je suis né, ça été la décision la plus difficile dans toute ma vie. Mais, au nom de la paix et de la quiétude, ça été la plus bonne décision que je n’ai jamais prise dans ma vie. Quand ça été pris, pour ne pas qu’on les fasse subir des préjudices et autres, j’ai demandé à mon directeur de l’administration pénitentiaire de les laisser rentrer chez eux… ».
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org