Jeudi dernier, la Chambre du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat de Guinée a renouvelé son bureau. Ce, après plus de 20 ans sans élections. Le congrès s’est tenu dans l’enceinte d’un réceptif hôtelier de Conakry.
Après les votes, c’est Mamadou Baldé qui a été élu par ses pairs à travers 70 voix, contre Sory Doumbouya qui n’a totalisé que 55 voix.
Quel est donc le rôle de la Chambre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat de Guinée ? Avenirguinee.org a tendu son micro lundi dernier à Eric Benjamin Colle, premier vice-président de la CCIA. C’était à l’occasion de la rencontre entre le ministre du commerce et plusieurs opérateurs économiques, avec pour toile de fond une discussion sur la cherté du prix sur le marché, à l’approche du mois de Ramadan.
« Il faut d’abord dire que nous sommes un couloir de transmission. Il faut préciser que la chambre de commerce est d’accord un établissement public à caractère professionnel. Notre rôle, c’est d’abord protéger les intérêts de nos membres. Et, ces membres sont des commerçants, des industriels, des acteurs de BTP, des banquiers, des miniers, bref tous les secteurs d’activités à l’exception des agriculteurs qui appartiennent à une chambre consulaire qui est la chambre d’agriculture. Pour notre part, nous pensons qu’il faut très rapidement faire l’état des lieux. Parce qu’après 19 ans d’absence, et aujourd’hui, il faut que nous voyons quelles sont les préoccupations du secteur privé pour améliorer l’environnement des affaires en Guinée, que nous allons exposer au gouvernement. Et, de l’autre côté, comme nous sommes un établissement public, et le gouvernement aussi, chaque fois qu’il propose des mesures à caractère économique, nous avons obligation de demander l’avis des opérateurs économiques pour voir si ces mesures les conviennent. Parce que, c’est un peu dans les deux sens. Donc, nous sommes des facilitateurs, des canalisateurs, et nous sommes aussi la porte d’entrée des investisseurs étrangers dans notre pays », a-t-il dit.
Parlant de la fixation fantaisiste des prix sur le marché, l’opérateur économique a, dans son intervention, souligné l’urgence pour sa structure.
« Le boulot est gigantesque. L’urgence d’abord, c’est de faire l’état des lieux. Est-ce que le circuit de commercialisation de nos marchandises est adapté ? Quand il y a trop d’intérimaires, il va s’en dire que c’est difficile à gérer. Est-ce que nous avons véritablement des opérateurs économiques qui sont des opérateurs citoyens ? Donc, il faut décanter le milieu. Et, il faut de l’autre côté, que les prix soient réglementés comme partout », ajoute-il.
Et de poursuivre, « Un commerçant ne perd pas. Il est là, c’est pour faire du profit. Mais, il faut qu’il comprenne qu’il ne peut pas fixer n’importe comment son taux de marge. Parce que ça va jouer après sur le pouvoir d’achat. Et, de l’autre côté, nous sommes l’interlocuteur de ces opérateurs économiques auprès des gouvernants pour dire ‘’attention les frais portuaires sont chers, les impôts sont chers, il y a trop de tracasseries administratives’’. Donc, les mesures qui seront proposées au gouvernement pour protéger un peu l’environnement des affaires, et s’il y a cette harmonie-là, nous pensons que tout ira sur le meilleur du monde », a estimé Eric Benjamin Colle.
ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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