Conakry a accueilli ce jeudi 18 juillet l’ouverture des travaux de restitution du rapport de l’évaluation des partis politiques. Lors de cet événement, Mme Camara Djenabou Touré, Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a partagé des révélations surprenantes concernant la situation des partis politiques en Guinée.
Mme Touré a souligné que l’évaluation des partis reposait sur plusieurs critères, dont l’un était la localisation du siège. « Il fallait savoir si c’est un siège intégré ou autre. Nous avons identifié trois catégories : certains ont transformé une annexe en bureau, d’autres utilisent leur salon comme siège national, et il y en a même qui ont installé leur siège national dans un restaurant où nous avons été reçus. Tout cela a été analysé », a-t-elle expliqué.
Un autre aspect crucial de l’évaluation portait sur les agréments. Mme Touré a évoqué des incohérences, notamment dans les cas où les partis avaient changé de nom sans suivre les procédures correctes. « Par exemple, si vous avez déclaré votre parti sous le nom de ‘Parti X’, mais avez changé de nom prétendument lors d’un congrès, et que ce congrès est censé réunir l’ensemble des membres des comités de base, des fédérations, des sections, du bureau politique national, des bureaux régionaux, du comité central, etc. Or, lorsqu’on examine votre procès-verbal de congrès, aucune liste jointe ne prouve la participation de ces membres au congrès. Lorsque cette information est entrée dans le système, il est considéré que vous n’avez pas tenu de congrès. »
Les finances des partis ont également été passées au crible. Mme Touré a demandé les relevés bancaires pour les années 2021, 2022 et 2023. « Certains ont bien fourni ces relevés, mais d’autres ne l’ont pas fait correctement. Il y a des partis politiques sans comptes bancaires, tandis que d’autres ont ouvert des comptes récemment. Cela soulève des questions sur la manière dont ces partis reçoivent des cotisations alors que leurs statuts stipulent des cotisations mensuelles des membres. Cependant, il est également à noter que certains partis ont deux ou trois comptes, parfois avec des fonds, parfois sans rien. »
Ibrahim Sory Camara pour avenirguinee.org