Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo n’ont pas été déclarés gagnants face à l’Etat qui leur demande de libérer leurs domiciles. Ce lundi, le tribunal s’est déclaré incompétent dans cette affaire de récupération des domaines de l’Etat qui a touché les deux anciens premiers ministres. Ils ont été alors conseillés par leurs avocats de libérer les lieux.
Interrogé, Me Salifou Béavogui a d’abord précisé que : « Nous n’avons pas été déboutés ». Ensuite, il a fait remarquer que : « Face à une menace imminente, à un dommage manifestement illicite, qui n’était autre que la demande de libération des domiciles de nos deux clients, en l’occurrence Cellou Dalein et Sidya Touré, nous avons sollicité du juge, des questions de célérité, de rapidité, qui peut siéger les dimanches, les jours fériés portes et fenêtres ouvertes, nous avons sollicité qu’il prenne une ordonnance prévenant ces dommages imminents qui portaient atteinte aux droits de propriété. Donc, notre demande se doit sur les dispositions de l’article 850 du code de procédure civile, économique et administrative », explique l’avocat.
Et de poursuivre, « pour nous, le juge des référés avait la possibilité de surseoir à la demande de libération des lieux jusqu’à ce qu’une décision intervienne sur le fond par exemple. Mais, très malheureusement, la partie adverse a opposé l’incompétence du tribunal en soutenant que c’est une question qui devait être portée devant la chambre administrative de la cour suprême », souligne-t-il.
Dans le même ordre d’idées, Me Salifou Béavogui dit regretter le fait que : « depuis 12 ans, nous sommes dans ce genre dossier, chaque fois que l’État est attaqué et en manque d’arguments, il vient simplement soulever l’incompétence des juges, et cela a toujours prospéré. A chaque fois que l’incompétence des juges a été soulevée, les juges se sont débarrassés du dossier comme pour ne prendre aucun risque. Donc, c’était prévisible. Nous avons plaidé la compétence du juge, nous savons à quelle porte il faut taper, nous sommes des professionnels », martèle-t-il.
En attendant que la bataille juridique ne prenne fin, il dira plus loin que les deux leaders politiques ont accepté les conseils des avocats à quitter leurs domiciles. De Dixinn pour Cellou, de la minière pour Sidya.
« Alors, nous avons décidé de relever appel contre ces deux décisions d’une part, d’assigner au fond en reconnaissance de propriété d’autres parts. Mais, d’ici là, nous avons vivement conseillé à nos deux clients d’accepter de libérer les lieux. Et, par la suite, la bataille judiciaire va contribuer ».
Depuis la prise de cette décision par la Direction Général du patrimoine Bâti public, la tension monte de la part des militants des deux présidents de partis politiques. Sur l’axe le prince, fief de l’UFDC, des jeunes sont sortis en grand nombre pour exprimer leur mécontentement. Ils ont fait face aux forces de l’ordre armées de gaz lacrymogène. Par ailleurs, boutiques et magasins sont restés fermés ce lundi.
A suivre…
Ibrahima Sory Sylla pour avenirguinee.net