Le leader du parti UFDG, Mamadou Cellou Dalein Diallo est appelé à se rendre devant une chambre d’instruction de la cour de répression des infractions économiques et financières le 13 juin prochain. Il est reproché au président de l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie des faits de « détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, enrichissement illicite ». L’annonce de cette convocation a été faite dans l’après-midi du jeudi, 26 mai 2022. Depuis là, plusieurs observateurs et acteurs de la vie sociopolitique de pays ne cessent de réagir.
Ce vendredi, à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org, le président du parti GDE, Aboubacar Soumah s’est aussi exprimé sur la question. Pour l’ancien député, tous les guinéens de manière générale, sont « justiciables ». Mais dans ce cas-ci, précise t-il, s’il s’agit d’un « acharnement, une manière d’éliminer tous les candidats potentiels qui pourront faire obstacle au candidat qui est sous aisselles, alors là ça devient un problème ».
Ci-dessous, sa réaction.
» J’avoue d’abord que de façon générale, aucun guinéen n’est au dessus de la loi. Si ça se trouve que les allégations sont fondées, qui que soit le citoyen, il doit répondre à une convocation de nos juridictions compétentes. Ça, c’est tout à fait normal. Mais, que ça ne soit pas une chasse aux sorcières, que ça ne soit pas une manière cachée pour éliminer de potentiels candidats. je souhaite que, encore une fois, la Guinée ne devienne pas le cimetière de ses digne fils; comme ça a été le cas de 1958 à 1984, chose qui nous a amenés à cette situation. Malgré la richesse, le paradoxe guinéen, le pays est riche, ses habitants sont pauvres. Cela est dû essentiellement à l’élimination presque systématique de tous les élites. Les intellectuels, les hommes ressources, les hommes réfléchis ont été éliminés à tort ou à raison. Je ne souhaite pas que mon pays redevienne donc le cimetière de ses dignes fils, de ses hauts cadres, des gens qui ont tout donné à ce pays.
Si ce n’est pas le cas, tous les guinéens sont justiciables. Tous les guinéens peuvent être invités, convoqués par la justice guinéenne; tous les guinéens doivent prouver leur innocence par rapport aux accusations portées. Moi je ne trouve pas à celà un événement important, fut-il un leader politique, il est avant tout et après tout citoyen.
La où le bas blesse, c’est la procédure ou la manière par laquelle tout cela se passe. Au moment que l’État est justiciable, lorsqu’une affaire est pendante devant la justice, l’État ne doit pas outrepasser. Ça a été le cas de la démolition, de la saisine du domicile de Cellou, Sidya et autres. Je crois que c’est des faux-pas; je ne souhaite pas que ça continue comme ça. J’aimerais, comme l’avait promis le colonel Mamadi Doumbouya lors de sa prise du pouvoir, que la justice sera la boussole de cette transition, que cela soit une réalité. Mais si derrière c’est un acharnement, une manière d’éliminer tous les candidats potentiels qui pourront faire obstacle au candidat qui est sous aisselles, alors là ça devient un problème », prévient l’ancien maire de la commune de Dixinn.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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