À l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la langue arabe prévue le 18 décembre de chaque année, une semaine ouverte sur la langue arabe a débuté à l’université International de Guinée située dans la commune de Dubréka. Cette rencontre se tient sous la haute autorité du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et l’innovation, du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation et du secrétariat général des affaires religieuses en collaboration avec L’ICESCO.
Cette année, le thème de cette célébration est porté sur : « la langue arabe et les autres sciences ». À cette occasion, plusieurs activités ont été menées, notamment des conférences débats autour de la civilisation et de la promotion de la culture. La cérémonie a enregistré la présence du représentant de l’ICESCO, les encadreurs de la langue arabe dans les universités de Labé, kankan, Sonfonia etc et ainsi que les responsables et étudiants de l’université International de Guinée.
Dans son intervention, Dr Abdourahama Fadiga, responsable de l’ICESCO est d’abord revenu sur les journées ouvertes de la langue arabe lancées depuis le 11 décembre. Selon lui, la langue arabe est un facteur de développement.
« Depuis le 11 décembre 2023, nous avons commencé les activités à l’université Général Lansana conté de Sonfonia . Nous avons voulu d’abord faire intervenir les spécialistes en matière de l’enseignement pour qu’on puisse parler sur les problématiques liées à l’enseignement en Guinée mais en même temps la relation de la langue arabe avec les autres langues. Parce que, cette année pour la célébration de la journée internationale de la langue arabe avec d’autres disciplines scientifiques, le thème principal c’est « la langue arabe et les autres sciences ». Pourquoi la langue arabe et les sciences ? c’est pour pouvoir dire à d’autres personnes surtout nos étudiants qui sont actuellement avec nous, que quand vous êtes sous la formation de la langue arabe, vous pouvez aussi suivre d’autres disciplines scientifiques que ça soit en République de Guinée ou ailleurs pour pouvoir participer au développement socioéconomique de la Guinée. La langue arabe est un facteur de développement et pour aider nos étudiants pour qu’ils puissent se spécialiser dans d’autres domaines scientifiques », a déclaré ce responsable de l’ICESCO Guinée.
Dans la même lancée, cet enseignant chercheur parle de l’objectif des écoles Franco-arabe et lance un appel aux autorités pour valoriser cette langue.
« Franco-arabe veut dire un enseignement à double régime, il y a le français d’un côté et il y a l’arabe. Je pense que c’est la manière d’enseigner qui manque. La plupart des élèves qui font cette langue se disent que l’arabe c’est une langue prioritaire et pourtant il doit y avoir un mixage entre l’arabe et le français. L’objectif des écoles Franco-arabe normalement c’est de former des élèves en français et une fois que le français est maîtrisé on fait maintenant qu’ils puissent avoir des notions basiques en arabe. L’autorité constate que les élèves sortant des écoles Franco-arabes maîtrisent l’arabe plus que le Français c’est pourquoi ces élèves n’ont pas la crédibilité de competir avec ceux qui ont fait le français. L’appel que je lance au niveau des autorités, c’est de revoir les paramètres d’enseignement des écoles Franco-arabes dans notre pays », a souligné Youssouf Kourouma.
Poursuivant, Youssouf Kourouma invite les apprenants et les parents d’élèves à s’intéresser à ces deux langues. Pour lui, les écoles franco-arabes sont des écoles d’éducation et non les écoles de religion.
« Les autorités doivent s’impliquer. Ceux qui viennent des écoles Franco-arabes peuvent parler le français et l’arabe et l’arabe. Souvent les écoles Franco-arabes sont marginalisées en Guinée. En parlant des écoles Franco-arabes, le gouvernement pense qu’en soutenant les écoles Franco-arabes c’est de faire la promotion de la région musulmane au détriment des autres religions et ce n’est pas l’objectif visé. J’appelle aussi les élèves à s’intéresser à ces deux langues. Les écoles Franco-arabes sont des écoles de l’éducation non les écoles de religion et il ya la politique qui nous fatigue et on doit dépolitiser l’affaire de Franco-arabes et arrêter de les marginaliser. Les parents aussi qui pensent que faire des écoles Franco-arabes à la fin des études c’est de devenir des imams, des prédicateurs et autres doivent arrêter cette imagination, l’arabe c’est une langue de l’éducation et le bien-être ».
Il faut rappeler que le fondateur de l’université International de Guinée s’est réjoui du choix porté sur son institution pour accueillir les amoureux de la langue arabe.
Bintou Camara pour avenirguinee.org 628 62 09 34