CEDUST Guinée. Le Centre d’Étude et de Documentation Universitaire Scientifique et Technique (CEDUST) est l’une des plus vieilles institutions qui a été créée en 1979 après l’indépendance de la Guinée, à l’issue de la coopération franco-Guinéenne sous l’ère du régime du feu président Ahmed Sékou Touré. C’est seulement qu’en 1980 que la gestion de ce centre est revenue dans les mains de la Guinée, dans le but d’aider à la recherche scientifique.
Bénéficiant tout récemment de la confiance du président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya , le nouveau DG, Abdoul Gadiri Kaba se montre comme un Messi. Connaisseur parfait du secteur, il dit être conscient des défis qui l’attendent et s’est déjà mis sur pied pour refaire l’image de cette institution. Il a répondu à nos questions. Interview…
Avenirguinee : vous venez d’être nommé nouveau directeur de cette institution par le chef de l’Etat, à travers Mme la ministre de l’enseignement supérieur. Quel sentiment vous anime ?
C’est un sentiment de fierté, de satisfaction et de devoir accompli. Parce-que depuis une quinzaine d’années, je me battait pour faire avancer notre pays à mon niveau. Je suis à la fonction publique depuis une quinzaine d’années. Alors, si vous pouvez passer partout où je suis passé, on te dira que c’est quelqu’un qui aime faire avancer les choses. Je n’aime pas être sur place . Donc, partout où j’ai été, j’ai essayé de faire avancer les choses comme je peux. Mais, puisque je n’avais pas tous les moyens pour changer l’image de cette institution, j’étais limité puisque j’étais sous la coupole de d’autres personnes. Cette fois-ci, je suis le premier responsable de cette institution…Donc, la vision que j’ai, c’est de porter haut l’image de cette institution. Et, pour le faire, je me suis donné assez de moyens parce que les moyens n’ existent pas, on cherche pour trouver les moyens. Premièrement, j’ai trouvé qu’il y a des ressources humaines qui ont besoin d’une meilleure qualification et d’un accompagnement en termes de renforcement des capacités; Au niveau des ressources financières là-bas, il faut qualifier la gouvernance, il faut que les institutions mettent en place une gouvernance d’ouverture .. .
Avenirguinee: M. parlez-nous de cette institution CEDUST.
Le CEDUST est l’un des plus grands centres, pour ne pas dire le plus grand centre de notre pays en matière de documentation. Parce qu’ un centre n’est grand que par ses ressources documentaires. Aujourd’hui, on a plus 21 000 livres physiques et plus de 250 millions ouvrages disponibles sur notre portail web, c’est-à-dire notre bibliothèque numérique. On est prêt à mettre à la disposition de l’enseignement supérieur, des institutions de recherches scientifiques, mais aussi des institutions et des centres de documentation et d’informations… Vous n’êtes pas sans savoir qu’il n’y a pas d’enseignement supérieur sans une documentation de qualité; il n y pas de recherche scientifique sans aussi une documentation de qualité. Donc, c’est la pierre angulaire incontournable; c’est le carrefour de la science, de la recherche, mais aussi de l’apprentissage au niveau de nos institutions d’enseignement supérieur. C’est pourquoi, on a mis un focus sur ça pour que nos institutions prennent conscience de cette situation. Et, c’est ce qui nous a amené à mettre en place alors des activités allant dans le sens du déploiement de notre bibliothèque virtuelle en mode bibliothèque numérique… Au-delà de ce service de documentation, c’est-à-dire la mise en disposition des ressources documentaires, on a un scanner anti placia au CEDUST. On a un partenariat avec une institution internationale qui va nous accompagner dans ce sens en attendant qu’on mette en place notre propre scanner anti placia made in Guinée CEDUST.
Avenirguinee: Qu’est-ce qui a prévalu au choix de votre personne pour être à la tête de cette institution, quand on sait qu’il y a des milliers de cadres en Guinée ?
Ce que moi je peux dire à ce niveau, c’est Dieu qui contrôle les choses . En tant que bon religieux, je vois le monde de cette façon. Mais, Dieu ne triche pas, il fait des choses en fonction de beaucoup de réalités que nous les humains, nous ignorons parfois. Donc, parmi ces choses, moi je privilégie le travail. Et quel travail ? le travail bien accompli. Et de quelle façon ? avec dévouement. Partout où je suis passé, j’ai travaillé comme un fou, je n’ai jamais attendu un franc… Depuis 15 ans , 7 h me trouve au bureau alors que je n’ai pas une émulation qui me permet de faire ça. Mais, j’ai une conviction dans la vie: En travaillant, même en ayant une rémunération, on finit par être rémunéré…
Avenirguinee: Vous êtes venu remplacer quelqu’un qui était là depuis, dites-nous dans quel état vous avez trouvé ce service, et comment vous comptez changer le visage de cette institution ?
Je n’aime pas parler de mes prédécesseurs mais, ce que je peux dire, je remercie le sortant pour tout ce qu’il a fait de bien, quel que soit le bilan. Mais, on parlera plutôt de l’institution mais pas des personnes . Sur l’institution, j’ai été au regret de constater qu’une grande institution comme » CEDUST » qui est l’une des plus vieilles et plus grandes de notre pays, parce que la rencontre qui servira à mettre en place cette institution s’est passée en 1979…,depuis lors jusqu’à un certain moment, tout allait bien quand la France était là . Mais, dès que la coopération a pris fin, alors la gestion est revenue aux guinéens. Je n’aime pas la gestion de mes compatriotes mais, parfois, ce que je dis, c’est d’améliorer les choses comme on peut. Moi, j’ai trouvé une institution qui aurait dû briller plus que ce qu’elle a aujourd’hui. Mais malheureusement, sur le plan de représentativité, sur le plan de connaissance de l’institution, le plan de la reproduction, sur le plan de ressources documentaires, sur le plan de la qualification des personnels, partout tout est à faire . Quand c’est comme ça, ça devient compliqué. Je ne dirais pas que j’ai trouvé une institution à terre , mais j’ai trouvé beaucoup de choses sur la table qui sont à refaire. Je crois que si on avait fait quelque chose pendant tout ce temps, c’est des situations qui n’auraient pas dû être…. Et, c’est qu’on a commencé au jour d’aujourd’hui, on a une trentaine de projets en cours et qui sont en train d’évoluer très bien. Parmis ces projets, je prends juste 4.
Premièrement, on a l’accélération de la digitalisation. Nous sommes dans un monde qui évolue vers le numérique…On a mis en place un panel d’experts tant internes qu’externes; nous avons déjà des ingénieurs maison; nous avons cherché l’expertise externe aussi pour mettre en place un portail web pour que prochainement , quand les gens veulent avoir accès aux ressources du CEDUST à travers son site web, qu’ils ne demandent pas le site de CEDUST . On a mis une application web mobile qui se trouve aujourd’hui dans A WEST et play store.
Interview réalisée par Ibrahima sory Camara pour avenirguinee.org
621269981
CEDUST Guinée