Approché par notre rédaction pour parler du 15ème anniversaire de la mort du feu président Lansana Conté, l’ex ministre Moussa Solano en a profité pour s’exprimer sur l’actualité politique de la Guinée. C’était jeudi dernier, au cours d’un long entretien à son domicile privé de Sangoya, dans la commune de Matoto.
Un tout peu méfiant en abordant les dossiers du président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo et de l’UFR Sidya, (ses anciens collaborateurs), notre interlocuteur a fait remarquer son souhait de voir cette transition militaire se terminer dans de bonnes conditions.
Homme et membre fondateur du PUP, il a, d’entrée, tenu à souligner que : « les problèmes politiques sont les problèmes politiques, les problèmes de justice sont les problèmes de justice. Là où je suis, je ne peux pas trancher les problèmes de justice. Moi, je suis un homme politique », dit-il.
Et de poursuivre, « je le dis une fois, El hadj Cellou Dalein Diallo est un homme politique qui a la confiance de beaucoup de guinéens. Est-ce qu’il est possible que les élections se fassent à son insu ? C’est la grande question. Au regard de la confiance de beaucoup de guinéens placée en lui. Ce n’est pas moi qui réponds à cette question. C’est son parti, son état-major et leur perception des choses. Ce n’est pas à moi de dire qu’il faut qu’il soit là ou pas. Sidya, c’est la même chose. Anciens premiers ministres, tous les deux sont des hommes politiques de haut rang. Ce n’est pas des n’importe qui dans le pays. Ils ont été plusieurs fois candidats aux élections présidentielles, à toutes les élections. Maintenant, qu’est-ce qu’ils veulent faire aujourd’hui ? je ne sais pas », ajoute-t-il.
Plusieurs fois impliqué dans la résolution des crises sous le régime de Lansana Conté, Moussa Solano a recommandé ceci au président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya.
« Ce que je souhaite, ce qu’il y ait la compréhension dans notre pays. De toutes les façons, j’ai commencé par vous dire que le président Lansana Conté a été très tolérant. Si ce qui s’est passé sous la première république, il n’avait pas été tolérant, ça allait être difficile à diriger ; ça allait être compliqué. Mais, il a été tolérant et il a pu gérer les choses convenablement. Ça été une très bonne chose qui a aidé à pacifier le climat. Je souhaite qu’on pacifie le climat. Parce que, un pays où on s’en veut évolue difficilement. Un pays où les chefs s’attendent chacun au tournant, ça devient compliqué. Il faut qu’on essaie de dissiper tout ça et que l’on trouve les meilleures formules pour tout ça. S’il est vrai que la justice pose des problèmes sérieux, on va le savoir. Le problème de la justice n’est pas caché à mon avis. S’il est possible de tolérer, il (colonel Doumbouya) n’a qu’à tolérer. Tout ça, ça s’examine. Dans tous les pays ça se fait comme ça. Des Fois, on punit fortement, des fois on tolère. Il y en a on frappe durement, il y en a d’autres on tolère. Je demanderais simplement au président Mamadi Doumbouya, parce que c’est lui qui dirige la transition, de voir ce qui est bon pour le pays pour que le tout s’achève dans de très bonnes conditions. Ce qui peut faire en sorte que l’on finisse le tout très bien et que l’on amorce une nouvelle réalité dans de bonnes conditions ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org