Dans le cadre de la promotion des langues nationales, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, à travers l’Institut de Recherche Linguistique Appliquée ( IRLA), a organisé ce lundi, à Conakry, une journée de concertation portée sur la politique linguistique de Guinée.
C’est la ministre de l’enseignement supérieur, Dr Djaka Sidibé qui a présidé la cérémonie en présence des experts en la matière.
Dans son discours, le directeur général de l’IRLA, Dr Mohamed Bintou Keita a rappelé le motif de cette initiative.
« Les objectifs de la journée de concertation, c’est concerter avec les gens en vue de l’élaboration d’une politique linguistique de notre pays. Souvenez-vous que depuis l’indépendance de notre pays, nous n’avons jamais eu la politique linguistique de la Guinée. C’est ce cadre-là qui nous ramène ici aujourd’hui », dit-il.
Ensuite, il a précisé également que : « Nous recueillons aujourd’hui les témoignages, les avis, les suggestions des experts en la matière . Parce que nous avons invité aujourd’hui des linguistes, des sociologues, des acteurs de premier plan de sociolinguistique de notre pays pour qu’ils nous parlent de cette politique linguistique. La politique, c’est ce qui permettra à la Guinée de garantir la sauvegarde du développement de notre patrimoine linguistique guinéen qui est le sport privilégié de notre culture, de toute la culture nationale dans sa diversité ».
Plus loin, il a souligné l’importance de cette politique linguistique : « L’importance d’avoir une politique linguistique, c’est qu’en Guinée, toutes les constitutions depuis 1958, stipulent que le français est la langue officielle de la République de Guinée. Ce qui veut dire que c’est la langue d’administration. Mais, à côté du français, il y’a des langues nationales. En aucun moment il y a une constitution dans laquelle c’est mentionner que nommément c’est la langue dans la constitution. Aujourd’hui, nous avons des communautés qui sont menacées de disparition, la communauté Bassari, Kognagui et beaucoup de communautés guinéennes aujourd’hui sont menacées de disparition. Si nous prenons Bassari, ils ont à peu près 800 personnes entre le Sénégal et la Guinée. Aujourd’hui beaucoup sont sortis, il ne reste qu’à peu près 100 à 150 personnes qui parlent les vrais Bassari aujourd’hui. Imaginez 150 personnes qui parlent juste une langue, ça va disparaitre. Donc, la politique linguistique permettra de mettre en valeur nos langues et de dire que nos langues aussi sont capables d’exprimer la science, la technologie. C’est ça l’importance de la politique linguistique… ».
Prenant la parole, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr Djaka Sidibé a félicité les responsables de l’IRLA pour la mise en place de cette journée.
» Je félicite l’institut de recherche linguistique appliquée IRLA pour la conception et la mise en œuvre de cette problématique très importante tant sur le plan intellectuel que socioculturel. Et, je me réjouis de votre mobilisation pour participer à la construction des idées. Notre pays, vous le savez, est sans doute dans une phase de transition et celle-ci est favorable à la créativité de notre peuple surtout quand elle rassemble des compétences et des expertises diverses et variées en notre même en droit ».
Ibrahima Sory Camara pour avinirguinee.org
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