A quelques heures de la manifestation pacifique et citoyenne du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), l’atmosphère reste confuse. Entre la non autorisation de la marche par les mairies qu’elle doit traverser (Matoto, Matam et Kaloum) et l’appel au dialogue lancé par le premier ministre, Mohamed Béavogui, le doute semble stagné.
Contrairement à ceux qui, jusque-là, croient aux vertus du cadre de concertation mis en place par les autorités de la transition, le délégué de la coalition CPR aux pourparlers qui auraient dû avoir lieu reste sceptique.
Invité ce mercredi, dans l’émission Mirador de FIM FM, le président du parti la Nouvelle Génération Politique, Badra Koné a révélé que le cadre de concertation, depuis sa mise en place, n’a jamais fonctionné.
« On nous a vendu qu’il y a un cadre de concertation qui est mis en place. Moi, je suis le délégué de ma coalition au sein de ce cadre de concertation qui ne s’est jamais retrouvé, jamais une seule réunion n’a été faite avec ce cadre de concertation.
Il y a eu juste un lancement. Et, à la sortie de ce lancement, on a cru qu’on se retrouvait au sein du cadre pour synthétiser les propositions des uns et des autres pour trouver une date. A notre fort étonnement, deux jours après, c’est le président qui propose 39 mois et c’est le CNT qui suit pour revenir à 36 mois. On n’a pas compris ça. Le cadre de concertation n’a jamais vu le jour. Et c’est extraordinaire », a-t-il révélé.
Sur la volonté des autorités de la transition à relancer le dialogue pour décrisper la crise en vue, Badra Koné indique que : « C’est le médecin après la mort parce que ça menace d’aller dans la rue qu’ils se rappellent qu’il fallait se retrouver autour d’une table. C’est ça le problème guinéen, on n’avait pas besoin de ça ».
Par ailleurs, il ajoute que la junte au pouvoir n’a aucun ‘’respect’’ et aucune ‘’considération’’ pour les hommes politiques.
« Les politiques ont la main tendue et c’est la junte qui refuse d’accepter, je peux vous le garantir. On a jamais eu un système qui n’a pas de respect pour les politiques comme celui qui est en place aujourd’hui. Aucune considération pour les politiques, et ce n’est pas du tout normal ça. Mamadi Doumbouya a raté. Il lui fallait un premier ministre politique parce qu’ils ne savent rien de la politique, c’est des chefs de guerre, des militaires », dit-il.
Le jeune leader politique, Badra Koné dit soutenir, dans la foulée, la manifestation pacifique et citoyenne projetée ce jeudi, 23 juin, par le Front National pour la Défense de la Constitution.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org