Pour protester contre, entre autres, l’enlèvement des activistes Foniké Menguè et Billo Bah, ainsi que la fermeture des médias, les Forces Vives de la Nation appellent le peuple de Guinée à observer une journée ville morte le lundi 12 août dans le Grand-Conakry.
Malheureusement, cette démarche n’est pas partagée par tous les acteurs politiques. L’ex-député de l’UFDG, actuellement président du parti ACP, en fait partie.
Dans un long entretien accordé récemment à la rédaction d’avenirguinee.org, l’homme politique a exprimé sa position face à cette nouvelle protestation. Selon lui, en cette période de transition, « nous, à l’ACP, privilégions la stabilité et refusons toute incertitude », dit-il.
Ben Youssouf Keita estime que le dialogue devrait être la meilleure voie : « C’est pourquoi nous ne soutenons pas les manifestations, mais prônons un dialogue inclusif dont les conclusions doivent être respectées scrupuleusement ».
Victime des événements du 28 septembre 2009, qui ont fait une centaine de victimes, la plupart tuées lors d’une manifestation politique, le leader de l’ACP appelle les acteurs à tirer les leçons.
« Nous avons l’expérience du massacre du stade de Conakry le 28 septembre 2009, et jusqu’à présent, les manifestations n’ont pas produit les résultats escomptés. Nous devons tirer des leçons du passé », ajoute-t-il.
Il précise ensuite : « Chaque fois qu’une manifestation est organisée, même si elle est annoncée comme pacifique, il y a toujours des débordements qui entraînent des pertes matérielles, voire humaines, sans aboutir à des résultats probants. »
Enfin, Ben Youssouf invite les autorités de la transition à « tendre la main pour discuter objectivement avec tous les acteurs politiques ».
Nana Camara pour avenirguinee.org