La réalisation du barrage hydroélectrique de Souapiti était une opportunité pour donner le courant électrique à la Guinée et plusieurs pays environnants. Par contre, ce rêve semble être transformé en cauchemar pour les riverains. Ces derniers confient que ce grand mégaprojet leur a créé des ennuis. Ils disent avoir perdu leurs champs cultivables. L’autre fait, c’est aussi des pertes en vie humaine à travers les naufrages qui sont enregistrés ces derniers temps.
Dans un entretien qu’il a accordé à avenirguinee.org, le président de l’Union des Impactés du Bassin de Konkouré s’est exprimé à propos. Sur les pertes en vie humaine, Maître Oumar Aissata Camara a, à l’entame de sa prise de parole, fait savoir son regret.
» Il faut reconnaître que c’est très regrettable. C’est pourquoi, nous présentons d’abord nos condoléances aux familles des victimes et nous souhaitons que la terre leur soit légère », dit-il.
Et de poursuivre, » vous le savez, aujourd’hui on a tous constaté qu’il y a une amélioration de desserte en électricité. Mais, malheureusement les populations qui vivent au long du fleuve Konkouré ont un sentiment de regret par rapport aux sacrifices que nous avons fait. On s’est déplacés des localités pour que toute la Guinée ait le courant. Et, aujourd’hui, la preuve est qu’on est en train de le constater, mais de notre côté, il y a des problèmes de santé, agricole, le problème lié au manque des endroits pour l’élevage… ».
Selon lui, le manque d’infrastructures routières cause d’énormes conséquences. Entre autres la pauvreté.
» Le plus épineux aujourd’hui, c’est le manque de route, de voies d’accès. Cela fait que l’économie a baissé. Donc, la pauvreté a beaucoup augmenté, il y a aussi les cas de mort qui commencent à devenir très inquiétants . En 2019-2020-2021, il y a eu des cas de mort. Mais l’année 2023 commence à une allure très inquiétante. Parce que seulement en 2023, en deux mois, nous avons perdu 10 personnes dans le bassin du Konkouré. Parce que le 12 janvier seulement, on a perdu cinq personnes. Et, le 09 février aussi, on a perdu cinq personnes ».
Ensuite , il a lancé un appel aux autorités: » C’est pourquoi, nous lançons l’appel pressant à l’endroit de gouvernement pour aider ces localités d’abord à trouver les voies d’accès. Il n’y a pas vraiment d’infrastructures. Quand vous prenez Kindia pour aller à Dubréka, il y a des sous-préfectures comme Bangouya et la sous-préfecture Tondon. Ces deux sous-préfectures sont séparées, c’est des sous-préfectures qui se fréquentaient beaucoup et permettent beaucoup la circulation de l’économie. Les populations se mobilisent entre ces deux préfectures. Aujourd’hui, de Kindia jusqu’à là-bas, il n’y a pas de route… », a-t-il lancé.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.net
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