En tant qu’ancien 1er adjoint au maire de Matam, je suis profondément investi dans les questions liées à la gouvernance locale et à la démocratie. La récente dissolution des conseils communaux par le CNRD a suscité des réactions mitigées au sein de la société guinéenne. En tant qu’observateur attentif de la situation, je tiens à exprimer mon point de vue sur cette question cruciale. Tout d’abord, il est important de reconnaître que la dissolution des conseils communaux ne peut être assimilée à un « second putsch » ou à un acte de « terreur » de la part des autorités de transition. Au contraire, cette décision pourrait être interprétée comme une mesure visant à réorganiser et à assainir le paysage politique local. Des préoccupations légitimes concernant la gestion et la représentativité de ces organes ont été soulevées, et il est dans l’intérêt de tous de chercher des solutions constructives à ces problèmes.
Les autorités de la transition ont peut-être pris cette décision dans le but de remédier à des dysfonctionnements ou à des problèmes de gouvernance au sein des conseils communaux. Leur intention pourrait être de garantir une meilleure gestion des affaires locales et une représentation plus efficace des intérêts des citoyens, plutôt que de chercher à s’accrocher au pouvoir de manière autoritaire. Il est également essentiel de rappeler que les mandats politiques doivent être exercés dans le respect des principes démocratiques et de l’État de droit. Si des irrégularités ou des manquements ont été constatés au sein des conseils communaux, il est légitime pour les autorités de transition de prendre des mesures pour y remédier, conformément aux lois et aux procédures établies.
Enfin, je tiens à souligner l’importance du dialogue et de la coopération entre toutes les parties prenantes pour trouver des solutions consensuelles aux défis auxquels la Guinée est confrontée. Accuser les autorités de transition de motivations égoïstes ou autoritaires sans considérer les raisons qui ont motivé leurs actions peut contribuer à polariser davantage le débat politique et à compromettre les efforts de stabilisation et de reconstruction du pays.
En conclusion, je lance un appel à la raison et à la responsabilité de chacun. Ensemble, nous pouvons surmonter les défis actuels et œuvrer pour un avenir meilleur pour notre cher pays, la Guinée.
Badra Koné, leader de la NGP, ancien vice-maire de Matam