‘’Les non-dits et les non-sus’’, c’est l’intitulé du livre coécrit par Hadja Rabiatou Serah Diallo, ancienne présidente du Conseil Economique et Social et Mamadou Aliou Diallo, sociologue. Dans cet ouvrage dont la cérémonie de dédicace s’est déroulée samedi à Conakry, la syndicaliste fait des révélations sur sa gestion sous le régime d’Alpha Condé, et l’injustice qu’elle dit avoir subie en silence pour son opposition au troisième mandat arrêté par un coup d’Etat survenu le 05 septembre dernier.
L’ex présidente du CNT sous le CNDD, dans ce livre de 86 pages, indique avoir ouvert son cœur pour révéler la vérité à la nouvelle génération qui, à l’en croire, manque de beaucoup d’informations sur la gestion du pays.
« Aujourd’hui, c’est un grand sentiment pour moi. C’est comme si j’avais un fardeau sur la tête et que je me suis libérée en partie. Il y a beaucoup de choses à dire ; mais, c’est petit-à-petit que l’oiseau fait son nid. Je m’inscris dans la logique d’éclairer la lanterne de la future génération en tant que femme qui donne le lait. Pour ça, il faut connaître certaines vérités. C’est pourquoi, il y a ‘’Les non-dits et les non-sus’’. Il faut toujours chercher à savoir », dit-elle.
Sur son passage à la tête du Conseil Economique et Social, Hadja Rabiatou Serah dit avoir passé des ‘’ moments extrêmement difficiles’’. Elle révèle qu’elle n’avait aucun véhicule de service ni de logement octroyé par l’Etat.
«. Cet ouvrage, comme le titre l’indique, j’ai passé des moments extrêmement difficiles que vous ne pouvez pas imaginer.
Sur les réseaux sociaux, pour ceux qui les suivaient ou qui les lisaient ou sur le plan national ou ailleurs ou certaines personnes qui m’ont connu en 2007 pour ceux qui ne me reconnaissaient plus, chacun spéculait à sa façon. Mais, il y avait aussi des contraintes que tout le monde ne connaît pas. Certains pensent que j’étais dans du beurre. Il y a un opérateur économique qui est venu jusque dans mon bureau pour me dire, comme tu as beaucoup à manger, il faut manger et puis tu te tais. J’ai souri. Parce que ce n’était pas le cas. Au conseil économique et social, je n’avais même pas de bicyclette. Et c’est quand la junte a pris le pouvoir qu’on nous a demandé de déposer les véhicules. J’ai dit je n’ai pas de véhicule et je n’ai pas de logement à déposer. Je n’ai absolument rien ».
Fodé Camara pour avenirguinee.org