Assises nationales à Matam. Suite au lancement des hostilités des assises nationales dans l’enceinte de la commune de Matam, le maire, en compagnie de sa délégationa effectué une tournée ce mercredi dans sa commune. Objectif, donner le coup d’envoi des travaux de ces assises nationales dans toutes les zones relevant de ses prérogatives. Ismail Condé s’est rendu à la maison des jeunes de Coléah, puis le quartier SIG Madina.
« L’objectif est que les guinéens se retrouvent et se parlent. Les citoyens sont venus massivement pour exprimer en toute liberté les différentes préoccupations qu’ils ont, ou bien qu’ils ont subi durant leur citoyenneté dans notre pays. Des témoignages très poignants, souvent pas politique de fois purement civil mais, qui les touchent quand-même, qui les préoccupent ; les actes auxquels ils sont confrontés dans leur lieu d’habitation », dit le maire.
Poursuivant, « les membres de commission sont là, pour recueillir l’ensemble de ces opinions, leur remonter au niveau du comité national des assises pour que les recommandations puissent être données enfin que les guinéens puissent se pardonner, regarder dans la même direction pour faire face à nos problèmes communs, afin de relever nos défis communs ».
S’agissant des mécanismes pour un résultat escompté, il dira : « Aujourd’hui déjà, on a mis en œuvre depuis le matin les crieurs publics qui sont rentrés dans les quartiers pour appeler les citoyens à venir dans les centres d’écoutes, surement certains avaient oublié que les assises commençaient dans leurs quartiers. Il fallait que les baladeurs publics soient là pour appeler nos concitoyens ‘’venez c’est votre tour d’écoute aujourd’hui’’. C’est pourquoi, la mobilisation a été de taille. Deuxièmement, nous avons mis en place des comités réduits pour les personnes qui souhaitent garder l’anonymat pour que ces personnes puissent être écoutées de façon isolée. Nous avons également mis les focus groupes, composés de 5 à 10 personnes qui se sont regroupées autour de la table pour parler ensemble des difficultés auxquelles ils sont victimes dans leur lieu et donner des recommandations communes. Voilà l’ensemble des dispositifs que nous avons mis en place aujourd’hui et grâce à Dieu, les choses sont en train de se passer de la meilleure façon. Et, nous souhaitons que dans les autres zones que ça se passe comme. Ça, c’est une réelle satisfaction pour cette première journée de travail des deux premières zones qui est de Coléah et de Madina Cité », s’est réjoui Ismaël Condé.
Citoyenne de la SIG Madina et juriste de formation, Mariame Diallo a fait savoir sa réjouissance d’avoir participé à ces assises dans sa commune.
« D’abord, on remercie monsieur le maire et ses compagnons d’être présents dans notre quartier. Comme je l’ai si bien signalé dans la salle, moi j’ai été victime, je le suis encore parce que je n’ai pas été réhabilitée dans mes droits. J’ai passé mon local à quelqu’un qui était dans le besoin et la personne en a fait une propriété que je n’arrive pas récupérer. Mais, vu tout ce qu’on a débattu dans la salle, j’aimerais comme eux ils parlent de réconciliation je l’ai dit ‘’la SIG ce n’est pas un quartier qui appartient seulement à une seule ethnie’’. On parle de la SIG, on dit que c’est le quartier des malinkés que c’est le fief de l’ex président. Et, ce n’est pas ces revendeurs de pièces détachés qui font de la SIG ce qu’elle est aujourd’hui, c’est nous les habitants de la SIG, les pères de familles qui ont travaillé pour ce quartier, qui avons beaucoup investi pour ça. Donc, moi je dirais la SIG ce n’est pas le quartier des malinkés, c’est le quartier de toutes les ethnies confondues. Tu ne pourrais jamais voir un enfant de la SIG qui ne te parle pas couramment le Soussou, le pular, le malinké ou le forestier. Ce que j’aimerais dire, à l’issue de tout ça, au gouvernement on attend beaucoup d’eux. Comme eux ils parlent de réconciliation, la base c’est quoi ? il ne faudrait pas qu’on soit à la télé pour nous dire qu’il faut la réconciliation nationale, ça c’est juste visuel. Mais, il faut toucher les choses, que ça soit palpable » a-t-elle estimé.
Alsény Savané pour avenirguinee.net
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Assises nationales à Matam.