Mamadou Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés de Kaloum, a été arrêté par les forces de l’ordre alors qu’il quittait sa classe. Son arrestation et son placement à la maison centrale de Conakry ont indigné les élèves, leurs parents et les syndicalistes de l’éducation.
Le secrétaire général de la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Éducation, Salifou Camara, a condamné l’attitude des forces de l’ordre, soutenant que cet acte a fortement impacté les élèves.
« C’est un acte qui n’est pas digne. Un enseignant est un citoyen noble, quelle que soit la faute qu’il a commise, il doit y avoir une procédure appropriée pour son interpellation. Cet homme a une famille, une maison, il vit dans un quartier où il y a le chef de quartier, à l’école il y a son proviseur, le DCE, l’IRE, tout est à Kaloum. On aurait pu lui remettre une convocation à domicile, ou même s’il avait été convoqué et refusait de répondre, on aurait pu le convoquer à son domicile et informer le chef de quartier ou les autorités éducatives pour que le professeur puisse exercer son droit de répondre aux accusations », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Les enfants étaient suffoqués dans les salles de classe, des gaz lacrymogènes ont été lancés dans les salles de classe, c’est un acte que nous condamnons ».
Concernant les démarches pour la libération de l’enseignant Cifokè Touré, il a expliqué : « Hier, nous nous sommes rendus à l’école où nous avons rencontré le DCE et l’IRE de Kaloum. Ensuite, nous avons rencontré madame la gouverneure, malheureusement elle était en déplacement, mais nous avons discuté avec ses adjoints qui nous ont assuré qu’ils ne ménageraient aucun effort pour obtenir la libération de notre collègue enseignant. En outre, nous avons proposé, en collaboration avec d’autres syndicats, de rencontrer les autorités pour demander la libération de notre collègue. S’il a commis une faute, ce n’est pas à l’école que cela doit être réglé. Les enfants sont innocents, nous sommes à la veille des examens nationaux, donc les autorités doivent en tenir compte ».
Depuis l’explosion du dépôt de carburant de Coronthie, les sinistrés réclament la reconstruction de leurs habitations. Ils dénoncent le silence des autorités et restent déterminés à poursuivre leur lutte.
Fodé Camara pour avenirguinee.org